Un bandeau sur la couverture insiste sur la conformité de cet ouvrage au « nouveau programme de la rentrée 2013 ». Ce livre complète une série et, à ce titre, le descriptif réalisé pour un autre volume reste en grande partie valable. Une partie est feuilletable en ligne.

Un ouvrage presque complet pour un programme transformé

Cet ouvrage est sous-titré  » mise en œuvre du programme d’histoire-géographie en relation avec le socle commun ». Il faut souligner qu’il s’agit la plupart du temps de propositions concrètes et, globalement, réalistes en volume dans le but de travailler dans le cadre du socle commun. Contrairement à l’ouvrage sur la seconde, pas de cd dans ce volume. Ici sont traités la partie introductive d’histoire, les guerres mondiales et régimes totalitaires, une géopolitique mondiale, la vie politique et société en France, donc le thème 2 et 3 du 3 ème thème ne sont pas abordés mais les propositions sont donc larges. En géographie, la région n’est pas traitée et on comprend pourquoi et pas de proposition d’éducation civique juridique et sociale.

Une construction au service du professeur

Pour chaque thème traité, on retrouve tout d’abord l’extrait du programme officiel avec l’articulation connaissances, démarches et capacités. Ensuite, sont affichés des éléments de problématique, des liens avec le socle commun, des propositions de prolongement. Plusieurs activités sont enfin explicitées et on trouve une liste des documents utilisés. Cela se termine par des compléments bibliographiques et quelques mots clés et notions mis en évidence. Les ressources sont commentées en quelques lignes permettant d’aller rapidement à l’information. Cette phase de présentation étant faite, viennent alors les documents proprement dits. Une, ou des annexes, sont parfois proposées, mais sans réel accompagnement à leur propos. Parmi les documents de cette rubrique, l’un porte sur la Croatie comme 28 ème membre de l’Union européenne. Chaque thème est donc envisagé sur une dizaine de pages ou un peu plus selon le nombre de documents proposés.

Un site internet comme centre de ressources

La quatrième de couverture de l’ouvrage signale un site internet dédié à l’ouvrage. En tapant l’adresse proposée, on est redirigé ici http://media-crdp.net/intercartes.net pour accéder à des ressources complémentaires. Il faut au préalable s’inscrire et vous recevez ensuite un code. A la date de rédaction de ce compte-rendu, les ressources n’étaient pas encore accessibles : elles le seront à partir du 15 mars. Néanmoins, et si l’on s’en tient au communiqué de presse ainsi qu’aux autres numéros de la série, le professeur pourra disposer de cartes animées (mais jusqu’à quel point ?), de cartes géolocalisées, de cartes modifiables et d’un fonds documentaire numérisé (mais que représente-t-il par rapport à la totalité des documents du livre ?).

Parmi les propositions en histoire…

On peut évoquer, par exemple, la séquence sur le régime nazi. L’ouvrage choisit de s’intéresser à l’itinéraire de Fred Thyssen qualifié « d’industriel nazi qui défia Hitler ». Il s’agit de documents assez courts donc utilisables. Certains font office de synthèse, comme le document 16 sur les caractéristiques du régime nazi. Le bulletin officiel évoque le fait de « raconter et expliquer la mise en place du régime nazi » ce qui correspond bien à un des exercices proposés. On déplorera juste un repérage des documents un peu aléatoire, car le document 14 est, a priori, interverti avec le 16 dans la référence des exercices. Parmi les chapitres classiques, relevons la proposition faite sur la guerre froide. Après le rappel des pièges à éviter, la proposition détaille quatre temps de travail. La crise de Berlin sert de support à l’approche de la Guerre froide. A noter qu’un document ne peut être visible que sur le site, ce qui n’est pas forcément simple. Il s’agit du document 16 montrant des Allemands de l’Est franchissant le mur. Le professeur aura, comme toujours, intérêt à resserrer le questionnement proposé sur les documents ou à les reformuler car on trouve parfois des questions longues et emboitées. On peut relever parmi les compléments le site http://guerre-froide.hypotheses.org qui présente les derniers travaux scientifiques sur la Guerre froide.

Et en géographie

Parmi les propositions de la partie 2, signalons que les espaces traités par l’ouvrage sont, au titre de l’espace d’affaires, le centre Euralille. Pour les espaces à dominante industrielle, il s’agit du cas de l’industrie nucléaire. Enfin, pour les espaces de production à dominante agricole, il s’agit des vins de Champagne. Une douzaine de documents sont dans ce cas proposés. Il y en a en réalité beaucoup plus car un même numéro est souvent découpé en a, b et c. On voit bien les capacités travaillées, car comme à chaque fois, elles sont en gras comme localiser, distinguer, mettre en relation. Un travail à plusieurs échelles est utilement proposé sur cette question. Dans la partie « Habiter la France », on peut déplorer que des documents sont parfois très petits comme « les aires urbaines en 2010 » page 176. Le document 13 peut interroger sur l’idée de seuil, car le PIB régional est classé en trois catégories, alors que la carte de densité va jusqu’à distinguer six niveaux. Pourquoi également reproduire deux fois le même document, le commerce mondial de marchandises en 2008, à quinze pages d’intervalle ? Ces petits soucis d’indexation sont-ils liés à la volonté d’avoir voulu sortir l’ouvrage le plus vite possible ? Les repères historiques géographiques à connaître en fin de troisième sont récapitulés en fin d’ouvrage.

Il s’agit donc d’un ouvrage utile, mais comme toujours, chacun devra l’adapter à ses pratiques. Instrument parmi d’autres, il s’ajoute aux ressources pour l’enseignant au moment de la construction de ses séquences. Signalons également qu’est annoncée sa parution sous forme de « livre enrichi pour tablette tactile » avec une version augmentée de nouveaux outils pour une utilisation personnelle et en classe.

© Jean-Pierre Costille, Clionautes.