Dans une collection désormais bien connue, voici une nouvelle livraison consacrée donc à l’empire américain. Comment traiter un sujet qui occupe tant de place dans les médias et ne pas être dans la simple redite ?
Le défi du livre est donc en 80 pages de présenter des cartes et de parler de la géostratégie d’une hyperpuissance incontournable, objet de fascination ou de rejet.

L’entrée par les cartes et les documents permet, au-delà des querelles idéologiques, de livrer des informations sur la puissance des Etats-Unis, quel que soit l’adjectif qu’on souhaite y ajouter.
A ce titre, une utile introduction de Patrice de Beer situe les enjeux du livre.  » G Dorel nous fournit les éléments pour nous faire notre propre idée…. non pas globalement mais point par point. »

Trois parties d’inégales longueurs composent l’ouvrage : tout d’abord la construction de l’empire puis la puissance du business et la séduction du modèle et enfin l’empire défié depuis 1989.
Ce plan est pratique, alternant une profondeur historique et des constats actuels.

Dans la première partie donc, relativement brêve (une dizaine de pages), c’est l’histoire des Etats-Unis qui est racontée, survolant le XIX ème siècle et les guerres, qu’elles soient froides ou mondiales.

Dans la seconde partie sont évoqués tous les aspects de la puissance des Etats-Unis : les hautes technologies, l’aérospatiale, les firmes et la puissance commerciale, le dollar, la culture de masse.
Au passage, les auteurs nuancent certaines certitudes :  » Les firmes multinationales ne sont cependant plus aussi dominantes que dans les années 1960 et 1970. Nombre d’entre elles ont disparu de la liste suite à des fusions ou parce qu’elles ont été absorbées par des sociétés étrangères, européennes ou japonaises. Les nouvelles filiales américaines de ces dernières sont cependant souvent devenues plus importantes que leurs maisons mères. « 
De la même façon les auteurs nuancent le « cauchemar hispanique » de Samuel Huntington : « Frederik Douzet (Herodote 2006) dit combien ce groupe linguistique est hétérogène, ethniquement, socialement, politiquement. »

La troisième partie est davantage stratégique, traitant les défis que les Etats-Unis doivent relever.
Il faut dire ici que certaines cartes ne sont pas forcément indispensables. Le format de la collection implique d’aller à l’essentiel et la carte de la page 65 sur « les forces nucléaires stratégiques : planifier l’apocalypse «  est peut-être trop détaillée.

Signalons combien sont pratiques les petites pastilles avec des citations qui parsèment l’ouvrage. Elles condensent parfois en une formule une idée que les documents montrent.
Positive également est la multiplication de mini croquis plutôt bien faits. Ainsi l’agro-industrie en quelques documents permet d’aborder l’essentiel du sujet.
L’avantage c’est aussi une foule de chiffres, certes pas tous de la même date, mais tous relativement récents. Cela permet d’ actualiser ainsi un thème même si, sur le fond, il n’ y a pas de grosse remise en question.
Alors, certes, le format de l’atlas ne peut offrir plus que ses contraintes : souvent les encarts sont réduits, certains diraient squelettiques. D’autres encarts proposés par l’atlas apportent peu à la compréhension d’ensemble du sujet ; ainsi les caractéristiques du B52 et la localisation des bases B 52 pendant la guerre froide.

Petit détail pratique : les sigles et abréviations se situent dans un tiers de colonne page 79, alors soyez attentif pour ne pas les rater !

Enfin notons des titres parfois maladroits comme à la page 18 19 à propos de la guerre froide :
 » les Etats-Unis confrontés  » ?

Au final, et malgré ces points de détails, cet ouvrage rendra de grands services aux enseignants pour la conception des chapitres sur les Etats-Unis. Il permettra aussi de mettre des faits, des chiffres derrière de grandes idées générales sur les Etats-Unis.

Lire un autre compte-rendu sur ce même livre :
http://www.clionautes.org/?p=1137

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