Leïla Abdelrazaq est américaine d’origine palestinienne. Elle propose dans ce petit roman graphique un récit de vie, celle d’un jeune Palestinien dans un camp de réfugiés au Liban. C’est une plongée dans l’histoire du Proche Orient dans la seconde moitié du XXe siècle.

 

L’auteure raconte l’histoire vécue par son père, Naji al-Ali, empruntant au personnage qu’il a crée en 1969, Handala, un petit garçon qui refuse de grandir, porte-parole de cinq millions de réfugiés palestiniens.

Le décor est celui du camp de Baddawi, au nord de Tripoli. C’est l’histoire d’Ahmed, une chronique de 1948 à 1980. La famille connait l’exil après la destruction de son village, la « Nakba ».
L’auteure raconte le quotidien d’un jeune garçon : l’école, les groupes d’enfants et leurs querelles, mais aussi la répression contre toute forme d’affirmation palestinienne. En noir et blanc, elle décrit les réalités quotidiennes, les habitudes alimentaires, les fêtes et les espoirs déçus après la guerre des six jours, Al-Naksa pour les palestiniens, la vie d’un enfant entre quotidien et violence politiques des adultes.

Ce sont trois courts chapitres pour un enfant qui grandit de moins en moins insouciant . Les tensions politiques sont palpables entre factions libanaises, OLP et interventions israéliennes, un monde où l’insécurité est omniprésente. Le jeune adolescent découvre les petits boulots, rejoint ses parents dans un Beyrouth en proie à la guerre civile, c’est un bon élève qui se réfugie dans les études, retourne à Baddawi après son brevet, y retrouve ses amis d’enfance, l’entraide familiale face à la violence. Il rêve d’étudier aux États-Unis, un long et difficile chemin pour un départ vers Houston.

Un album de transmission des souvenirs d’une famille marquée par l’histoire, celle d’un monde où les enfants sont confrontés chaque jour à la violence.

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Christiane Peyronnard, pour les Clionautes