L’histoire de France en BD s’enrichit d’un nouveau volume consacré à Charles de Gaulle en choisissant de le présenter clairement en lien avec son siècle. Le récit est chronologique. En première page, le personnage se présente autour de quelques moments repères, à savoir 1940, 1944, 1958 et 1969.

Cela est l’occasion de placer une des phrases célèbres du général : « Toute ma vie je me suis fait une certaine idée de la France ». Quelques mots sont définis en bas de page si nécessaire.

L’enfance du chef

La bande dessinée retrace donc d’abord l’enfance de Charles De Gaulle. Les auteurs évoquent son enfance lilloise et parlent de sa famille issue de la petite noblesse et marquée par la religion catholique. Lieutenant en 1914, il est blessé à deux reprises, repart au combat avant d’être laissé pour mort en 1916. On découvre ensuite les différentes étapes de sa carrière militaire ainsi que ses ouvrages écrits au début des années 30 consacrés à la technique militaire. La bande dessinée aborde ensuite la période de la Seconde Guerre mondiale. De Gaulle est appelé dans l’équipe ministérielle mais cette expérience ne durera que quelques jours.

La situation de la France durant la Seconde Guerre mondiale

On retrouve ensuite De Gaulle à Londres et on suit en parallèle la situation en France sous le maréchal Pétain. Quelques images et commentaires permettent d’en savoir plus sur le pillage économique du pays ou la situation de pénurie alimentaire. En une page, les auteurs donnent également les grandes scansions du conflit. On voit aussi comment la résistance se structure peu à peu. Plusieurs vignettes détaillent les modalités d’action : tracts, sabotages ou maquis par exemple. Les auteurs évoquent évidemment Jean Moulin puis, à partir de la page 17, c’est l’époque de la Libération.
La France au lendemain de la guerre
Quelques images dessinent la situation marquée par un pays dévasté, un rationnement qui se poursuit et une réorganisation autour de l’Etat sous forme de nationalisations. C’est l’époque où les femmes obtiennent le droit de vote, où De Gaulle impose la France au niveau international à l’ONU, mais c’est aussi le moment où il démissionne en 1946.

La France sans De Gaulle

De Gaulle s’est retiré à Colombey pour écrire ses mémoires de guerre. Les auteurs dessinent en quelques images l’évolution de la situation internationale avec la mise en place de la guerre froide, les premiers mouvements de décolonisation.

Le retour au pouvoir

Les pages 22 et 23 retracent le retour au pouvoir du général De Gaulle, en profitent pour définir les principes de la Vème République : c’est bref, mais les grand principes sont clairement présentés. On découvre ensuite les pratiques politiques du général, que ce soit le lien direct souhaité avec les Français, les débuts de la télévision ou le passage au suffrage universel direct pour l’élection du président. Les auteurs abordent donc la politique intérieure mais aussi extérieure en parlant de l’arme atomique, de ses déclarations sur l’ONU ou de ses tournées à l’étranger. Le rapport à l’Afrique et à l’Europe est également évoqué.

La France des années 60

Les pages 28 à 31 se focalisent sur l’état du pays dans les années 60 : on retrouve le terme de Trente Glorieuses avec ses déclinaisons. La France se modernise, les logements sortent de terre et l’agriculture devient très productive. Le premier hypermarché ouvre en 1963, la Nouvelle Vague impose son style tandis que De Gaulle apparait de plus en plus décalé par rapport à une France où les moins de 20 ans représentent plus du tiers de la population. Les pages 32 et 33 s’intéressent à la vie politique intérieure en évoquant évidemment la crise de mai 68.
L’ouvrage s’achève avec la démission du général, l’élection de Georges Pompidou, l’annonce du décès de Charles De Gaulle et se termine par un ultime dessin où il est dit qu’il lègue «  à ses successeurs …des institutions, un régime politique… Sa personnalité fait de lui une figure de légende ».

Bande dessinée et dossier documentaire

Le livre comprend une partie documentaire avec d’abord une série de dates à retenir, six portraits et des doubles-pages informatives. L’une d’elle est intitulée « Hommes et femmes de la résistance » et reprend quelques vignettes de la bande dessinée. Trois paragraphes sont consacrés à Pierre Brossolette et Jean Moulin, aux femmes et aux communistes. Un second éclairage s’intéresse à la « radio, arme de guerre » et donne quelques exemples des messages codés et de leur réelle signification. Le troisième « De Gaulle et les mots » revient sur le rapport à la langue du général en fournissant aussi quelques exemples. Il aurait été utile d’en recontextualiser certains. « La société des loisirs en marche », « l’urbanisation d’après-guerre » complètent cette partie documentaire. Les auteurs proposent enfin une sélection de lieux où retrouver De Gaulle et son époque, que ce soit Lille , Paris ou le Mont-Valérien.
Ce volume retrace donc fidèlement l’itinéraire de Charles De Gaulle en le resituant dans son temps. On retrouve le format habituel de cette collection marqué par un texte très présent qui pourtant ne gêne pas les jeunes lecteurs.
Pour se faire une idée de l’ouvrage, c’est ici.

© Jean-Pierre Costille pour les Clionautes avec l’aide de Nina.