Le métier de ramoneur est sans doute né en Italie au Moyen Âge. Descendus de leurs vallées alpines les « Lombards » sont très tôt présents dans les demeures royales et princières françaises.

L’auteure retrace, après une longue quête dans les archives françaises comme italiennes l’histoire de ces dynasties ramoneurs lombards, c’est ainsi qu’on les nomme dans les sources même s’il sont devenus piémontais à partir de des guerres d’Italie.

Un nouveau métier ramoneur

Elle concentre son étude sur les migrants de trois villages : Craveggia, Villette et Malesco du Val Vigezzo dans la région de Domodossola, à l’ouest du Lac Majeur. Si les premiers migrants sont datés de la fin du XIIIe siècle, cette migration de la misère dura jusqu’au XIX

Elle décrit ces familles puissantes et organisées qui obtiennent lettres patentes du roi de France dès le XVIIe siècle pour l’entretien de ses cheminées comme les Patelinles noms ont très vite été francisés et apparaissent sous diverses orthographes selon les sources ou pour compléter leurs revenus avec un petit commerce de cristaux taillés, de mercerie puis de joaillerie, non sans susciter la colère les corporations françaises comme les Bonzani ou Bongian, Mellerio.

La première partie se termine sur l’attraction de Paris et la question du chauffage urbain au XVIIIe siècle.

Le ramoneur, une figure populaire

L’auteure fait ici une place à l’image traditionnelle du ramoneur savoyard, elle décrit la vie de misère de ces enfants occupés dans les conduits de cheminées étroits qui remplacent dès la seconde moitié du XVIIe siècle les larges conduits antérieurs, amenés de leur montagne (Savoie ou plus loin Piémont) par un parent ou un commissionnaire. La source ici employée est, outre les documents iconographiques, le dernier témoignage au XXe siècle de Gorrado Cavalli publié en 2009.

Dès le XVIIIe siècle des bonnes volontés cherchent à atténuer le sort de ces enfants comme l’abbé Joly ou le père RF DE Breil de Pontriand.

Des témoignages artistiques permettent également s’approcher les réalités de la vie de ramoneur. 

Des ramoneurs qui ont réussi, les fumistes

Cette troisième partie est consacré au développement de la spécialité technique de ces hommes qui conçoivent et construisent des cheminées efficaces et sûres : les fumistes, terme reconnu par l’Académie française en 1762. C’est à partir d’un exemple, celui de Jean-André Bertolin originaire de Craveggia et connu grâce à son inventaire après décès que l’auteure décrit son activité dans les cheminées parisiennes mais aussi sa fortune. On peut suivre l’activité de fumiste de son frère puis comment l’entreprise revient à un autre italien Cottini.

Les familles vigezzines se sont fait une spécialité reconnue de cette activité. L’auteure présente les sources utilisées pour retracer cette histoire notamment celle des frères Trabuchi au XIXe siècle, une profession qui s’organise au fil du siècle pour résister à la concurrence.