Frédéric Salmon : un géographe-cartographe et chercheur associé au CEVIPOF

Géographe, cartographe, spécialiste de géographie électorale, Frédéric Salmon est également un chercheur associé au CEVIPOF (Centre d’études de la vie politique française), un laboratoire de recherche de Sciences Po de Paris, dans le Ve arrondissement de Paris.

Il a déjà publié : Atlas électoral de la France, 1848-2001, (Seuil, 2001), puis ensuite, Atlas historique des États-Unis de 1783 à nos jours, (Armand Colin, 2008) sans compter la création de trois sites internet : fondsdecarte.free.fr, decouperlafrance.free.fr et geoelections.free.fr.

Composé de 3 parties, l’ouvrage déroule les résultats des élections et référendums en France de 1848 à 2018, en précisant toutefois « selon les chiffres rectifiés en commission parlementaire ou par le Conseil constitutionnel, rassemblés par Frédéric Salmon ». En outre, ce livre comporte un préambule (p. 3) en guise de d’introduction ; les chiffres (pp. 5-17), les dates de scrutin depuis 1848 (pp. 18-29), la législation électorale (pp. 30-56), des prolégomènes (pp. 57-58) qui constitue la première partie de ce volume précisant ainsi la méthodologie de l’auteur ; la deuxième partie est constituée entièrement de tableaux (pp. 59-285) ; enfin, une troisième et dernière partie composée de l’appareil critique avec une bibliographie (pp. 286-288), des notes infrapaginales (pp. 289-290), un index-glossaire (pp. 291-334), puis, enfin, une table des matières (p. 336). Notons toutefois qu’il n’y a pas de conclusion générale terminant l’ouvrage.

La méthodologie de Frédéric Salmon 

Dans cette première partie méthodologique, dans la rubrique « Les chiffres » (pp. 5-17), Frédéric Salmon explique pourquoi les chiffres de base constituant les statistiques électorales finales ne peuvent être fiables à 100% mais, en revanche, son ouvrage a le mérite d’homogénéiser les données électorales. Ensuite, l’auteur présente les « dates de scrutins depuis 1848 » (pp. 18-29) tant nationaux (présidentiels, européens, législatifs) que locaux (cantonaux et municipaux) avec légende et notes infrapaginales afin d’expliquer le pourquoi de l’exception calendaire. Vient ensuite « la législation électorale » (pp. 30-56) en présentant celle des élections nationales (présidentielles, européennes, législatives) et locales (cantonales et municipales) depuis 1848. Enfin, dans les « prolégomènes » (pp. 57-58), Frédéric Salmon explique et justifie ses partis pris quant aux choix des suffrages exprimés, les demi-camemberts représentant les hémicycles et l’écriture retenue des noms des partis politiques et des groupes parlementaires français.

Les tableaux électoraux

La deuxième partie est le cœur principal de l’ouvrage de Frédéric Salmon qui présente les résultats des élections et référendums en France de 1848 à 2018, par ordre chronologique, à raison d’un scrutin par double-page de format A5 (pp. 59-285). Par conséquent, sont présentés successivement les plébiscites, les référendums, les législatives, les régionales, les cantonales et départementales, les municipales et les référendums régionaux. Systématiquement, celles-ci présentent les chefs de gouvernement de la période, une brève notice sur le contexte de l’élection, le tableau du premier tour puis du second tour dit de ballottages en métropole et outre-mer (inscrits, abstentions, votants, blancs et nuls puis exprimés en chiffres et %). Puis, il y a un tableau du nombre des élus par partis politique (métropole + outre-mer) au premier et second tour. Enfin, sous forme de demi-camemberts représentant les hémicycles, l’auteur nous donne les groupes parlementaires constitués avec leur nombre.

Une récapitulation a été effectuée par Frédéric Salmon concernant l’abstentionnisme depuis 1848 (pp. 260-261), le nombre de sièges et de candidats en métropole depuis 1848 (pp. 262-263), la situation des députés élus, invalidations et élections présidentielles (pp. 264-265), l’abstentionnisme selon le type de scrutin (1er tour) depuis 1848 (pp. 266-267), puis enfin, l’abstentionnisme selon la taille de la commune et le type de scrutin (1er tour, métropole) (pp. 268-269).

Ensuite, Frédéric Salmon s’adonne un comparatif international fort judicieux et utile :

  • Élections au Parlement européen (pp. 270-271) ;
  • La participation électorale dans le monde depuis 1945 (pp. 272-273) ;
  • Le droit de vote dans le monde jusqu’en 1940 (pp. 274-275) ;
  • L’exécutif et le législatif dans le monde (pp. 276-277).

Enfin, Frédéric Salmon offre au lecteur un tableau synoptique des grands courants politiques (pp. 278-285) ce qui, à notre connaissance, est totalement inédit et fort pédagogique pour les érudits et les étudiants en licence aussi bien en histoire qu’en sciences politiques :

  • (1848-1897) (pp. 278-279) ;
  • (1898-1940) (pp. 280-281) ;
  • (1945-1981) (pp. 282-283) ;
  • (1982-2018) (pp. 284-285).

L’appareil critique

La troisième et dernière partie du livre est consacrée à l’appareil critique comportant une bibliographie (pp. 286-288), des notes infrapaginales (pp. 289-290), un index-glossaire (pp. 291-334), puis, enfin, une table des matières (p. 336).

Devant la quantité fort nombreuse des écrits disponibles sur la vie et les forces politiques en France depuis 1848, la bibliographie se limite (avec sagesse) aux sources statistiques des votes et aux élus, avec les sources primaires et Journal officiel, sources livresques officielles, sources imprimées donnant des résultats détaillés, études sur les scrutins contemporains, sur la vérification des pouvoirs et sur les députés.

Frédéric Salmon présente un index d’un type nouveau, soit un index-glossaire, dans lequel le nom des partis et des groupes parlementaires s’accompagne d’un bref résumé desdits partis et groupes (pp. 291-334).

Les résultats des élections et référendums en France (1848-2018) : un manuel de référence ?

Pour conclure, nous ne pouvons que recommander la lecture de ce manuel inédit, publié à compte d’auteur (afin de le retoucher à l’issue de chaque scrutin ?), destiné pour le public des grands utilisateurs de statistique électorale et celui de l’université (étudiants et enseignants-chercheurs en histoire ainsi qu’en sciences politiques), notamment pour le sérieux de la méthodologie et la qualité de la recherche. Toutefois, il est dommage que l’ouvrage ne soit pas accompagné de quelques cartes électorales de la France sur quelques scrutins majeurs (tels que 1936 et 1981, par exemple). De plus, il paraît inconcevable qu’un éditeur n’ait pas accepté de publier un ouvrage si utile pour les sciences politiques et l’histoire électorale de la France (du moins, de 1848 jusqu’à 1958).

© Les Clionautes (Jean-François Bérel pour La Cliothèque)