L’auteur qui est né et a grandi non loin de la capitale, à Guédiawaye, présente sa réflexion sur la situation de son pays entre des difficultés comparables à celles des autres états de la région et une paix civile garantie par la démocratie. Dans un troisième chapitre il propose des pistes pour sortir du sous-développement.

Le Sénégal, îlot de paix

Le Sénégal a su préserver des rapports pacifiques entre communautés religieuses, musulmane et chrétienne, évitant les situations violentes comme en Centrafrique ou au Moyen-Orient. L’auteur décrit les confréries musulmanes sénégalaises : Tidiane et surtout mouride. Les relations entre chefs religieux et politiques (Senghor-M’backé) ont jeté les bases de la cohabitation et d’une culture de paix constamment reprise dans les discours religieux, politiques et dans les médias.

L’autre base de la paix sénégalaise est l’existence d’une solidarité nationale issue de l’éducation traditionnelle, l’enfant dès son plus jeune âge est éduqué au sein du collectif, apprentissage des devoirs mutuels, du rôle de chacun dans la famille, le groupe. La réussite d’un individu est celle du groupe.

Ce chapitre est une bonne introduction à la compréhension de la société sénégalaise.

En ce qui concerne les relations interethnique l’auteur analyse le « cousinage à plaisanterie » comme un outil de prévention des conflits.

Enfin il propose sa réflexion sur le rôle de l’armée pour consolider la paix, il montre son rôle dans la protection de l’environnement, la construction d’équipements comme les écoles, sa place lors des fêtes de l’indépendance.

La culture démocratique est perçue à travers la succession de présidents de la république , l’auteur analyse l’alternance en 2000 puis en 2012 et le rôle des radios privées.

Les principales difficultés du Sénégal

C’est un bilan des difficultés qui est dressé en commençant par la question démographique : une forte natalité imputée au conservatisme traditionnel et religieux et à l’analphabétisme. Pour l’auteur la solution viendra à de l’école même si celle-ci est handicapée par la masse d’élèves à accueillir. Il liste les conséquences de la forte natalité : mortalité maternelle et infantile, chômage des jeunes même diplômés.

Le deuxième thème abordé est celui de l’environnement qui nécessite une prise de conscience des populations : déchets, aménagement des espaces urbains (rues, marchés, parkings), propreté des plages pour attirer les touristes. Il est étonnant que la question de la déforestation, certes plutôt au Sud du pays, ne soit pas abordée.

Les difficultés du système éducatifs sont décrites : faible formation des enseignants, disparité dans la répartition géographique des personnels, disparités filles-garçons, mais aussi les perturbations liées aux grèves fréquentes des enseignants et des étudiants.

Enfin l’auteur dénonce ce qu’il nomme les pièges de la mondialisation : l’imitation des modes de vie occidentaux, que ce soit les mirages des grands projets (train express Dakar- Diamiadio pour relier la capitale au nouvel aéroport qui vient d’être mis en service après des années de projet) ou l’engouement pour la téléphonie mobile de chaque citoyen.

Quelles solutions pour le sénégalais

L’auteur expose ses idées reposant sur le patriotisme et la citoyenneté. Il évoque une nécessaire réforme des dérives de la vie politique comme le « nomadisme » des élus qui migrent de parti en fonction des résultats électoraux, les détournements de fonds publics et le népotisme.

Il en appelle à la mobilisation des intellectuels et de tous les citoyens et prône une réelle décentralisation qui rééquilibrerait les services à la population pour lutter contre l’exode rural.

Enfin à la suite des récentes découvertes de pétrole et de gaz il met en garde contre des choix malheureux.