Mai 68, l’Europe aujourd’hui avec la question des migrants ou le destin d’un jeune basketteur venu de Centrafrique sont quelques-uns des thèmes de ce nouveau numéro de Topo.

Mai 68

Le premier reportage est consacré à la période de mai 68 à travers le cas d’une étudiante de vingt ans en sociologie. Audrey Lebel et Alexandre Kha retracent plusieurs jalons importants de cette période, articulant ainsi destin individuel et histoire générale. Le contexte mondial est évoqué avant de se focaliser sur le cas parisien. Cette bande dessinée montre les liens qui se constituèrent entre étudiants et travailleurs et évoque aussi l’Ecole des Beaux-Arts et ses réalisations d’affiches et de slogans. A travers la vie quotidienne de l’étudiante, on perçoit mieux la réalité d’une époque où la majorité était a vingt-et-un ans. La rubrique « Sans cliché » prolonge le reportage en examinant une des photographies célèbres de 1968. Il s’agit de celle d’une jeune femme, parfois appelée la Marianne de mai 68, qui reconnue par son grand père fut déshéritée.

De Bruegel à Kev Adams !

Les autres rubriques de ce numéro envisagent comme toujours des thèmes très différents. Par Pochep se frotte à la question de la célébrité avec le cas de Kev Adams. C’est l’occasion de parler du cross marketing, cette technique qui vise à rapprocher deux célébrités comme Kev Adams et Gad Elmaleh en espérant additionner l’auditoire de chacun. Prenant prétexte d’une actualité récente, celle d’une jeune femme debout dans la rue en Iran avec son voile qui flotte sur un baton, la rubrique « Si loin, si proche » présente « Persépolis » de Marjane Satrapi à travers quelques planches. Dans un tout autre genre, « Le tête-à-tête » de ce numéro est consacré à Elisabeth II qui affiche plus de 62 ans de règne aujourd’hui. On a aussi une approche des coulisses des stars avec un article sur le rider, ce document de plusieurs pages où les managers indiquent les besoins de leurs artistes. A chacun de juger s’il s’agit dans les cas cités de souhaits légitimes ou de caprices ! Du côté des jeux videos, Pierre Corbinais et Halfbob s’intéressent au cas de ces joueurs qui se filment en train de jouer. Pour préciser le sens des mots, « Sans contresens » parle du mot « algorithme ». Zineb Dryef et Donatien Mary en pointent quelques avantages et défauts : l’algorithme peut rendre des services en proposant d’autres artistes au niveau musical, mais plus gênant si l’on se laisse enfermer dans des bulles de filtres. La partie scientifique est consacrée aux arbres et à leur communication entre eux, avec des exemples étonnants. Après cela, vous ne regarderez plus les acacias de la même façon ! Du côté de l’art, on en apprendra plus sur Bruegel. On découvre par exemple que ses fils furent également peintres. Les historiens d’art s’interrogent aussi sur ses tableaux de paysans et sur leur signification.

L’Europe et les migrants

Taina Tervonen et Matthias Malingrey s’intéressent à une question sensible : pourquoi certains peuvent-ils entrer en Europe et d’autres pas ? Le reportage présente trois cas très différents avec une jeune Canadienne, une jeune Malienne et un jeune Erythréen. Ils montrent bien qu’ils ne sont pas tous considérés et accueillis de la même façon. Le reportage présente aussi Frontex et ses évolutions. Les auteurs récapitulent aussi les griefs reprochés aux migrants et pointent les accords entre l’Union européenne et la Turquie pour bloquer l’arrivée de certains migrants. Les auteurs n’oublient pas de rappeler le bilan de 2016 avec plus de 5 000 morts en Méditerranée.

Le destin d’un basketteur centrafricain

Adrian de Calan et Thimothé de Boucher proposent un reportage intitulé « Je voulais faire de mon rêve ma vie ». Max Kouguere est un joueur de basket qui vient de Centrafrique. Agé aujourd’hui de trente ans, il joue à Antibes en Pro A. Le reportage nous ramène en 1993 en Centrafrique et on suit l’itinéraire ascendant de ce jeune joueur et les difficultés de sa vie dans un pays déchiré. Il s’enfuit d’abord vers la République du Congo avant d’atterrir en France. Il n’a pas oublié son pays et le reportage insiste sur le déchirement de Max Kouguere en voyant les tensions en Centrafrique. Comme d’habitude, une page de texte à la fin du reportage permet d’en savoir un peu plus sur la situation du pays. Plus de 540 000 habitants, sur une population totale de 4,5 millions d’habitants, se sont réfugiés dans des pays voisins pour fuir la violence qui sévit dans le pays.

Le prochain numéro, synonyme d’été puisqu’il sortira début juillet, nous entrainera à la Réunion pour parler des requins et abordera aussi la question du temps libre en 2040 notamment.

© Jean-Pierre Costille pour les Clionautes.