Avec ce spécimen du manuel d’histoire pour les premières S qui commence à parvenir dans les casiers des salles de professeurs, les éditions Nathan montrent une incontestable capacité de réaction face aux changements qui ont été introduits, du fait du bilan que l’on aurait souhaité voir publier d’ailleurs, de l’expérimentation de l’épreuve anticipée d’histoire et de géographie, en séries scientifiques, 2 juin 2012.
La collection Sébastien Cote, qui a déjà été présentée pour sa version numérique du manuel de terminale, par la Cliothèque, conserve un choix de présentation, la double page pour les études ainsi que pour les repères, qui ne devrait pas désorienter les usagers. La partie « cours », est également présenté avec une double page, et enfin de leçon, une rubrique « vérifier vos connaissances », qui n’est pas assez utilisée d’ailleurs à notre sens, permet, dans le cadre d’un travail personnel, ou même pour une interrogation orale, de disposer de questions précises sur la leçon.

On appréciera dans ce manuel, dont l’organisation des chapitres peut servir à organiser une progression cohérente le fait que dans la seconde partie, la guerre et les régimes totalitaires XXe siècle, le second chapitre sur l’expérience combattante dans la première guerre mondiale, soit séparé de la seconde guerre mondiale, (chapitre quatre), par le chapitre trois, les régimes totalitaires dans l’entre-deux-guerres.
Parmi les sujets qui font largement débat, la place de la révolution russe dans la cohérence des programmes, aussi bien en séries scientifiques, que dans les séries littéraires économiques et sociales, reste réduite. Cela pose, nous l’avons déjà dit, un très sérieux problème pour les séries littéraires, avec l’étude du socialisme et du syndicalisme en Allemagne notamment.

Il est évident que consacrer une double page, avec cinq documents, pour traiter d’un épisode aussi important dans l’histoire de l’Europe au XXe siècle que la révolution russe peut paraître limité. Pour autant, si le professeur prend la peine de consacrer à cet épisode, que l’on ne peut qualifier de « fondateur », un minimum de temps, cela permettra par la suite de donner du sens, notamment à l’installation en Italie comme en Allemagne, sans parler de l’Union soviétique, des régimes totalitaires.

Les auteurs des manuels sont évidemment contraints par les exigences du programme, ainsi que par les choix de maquettes et de mise en page de l’éditeur. Si l’on prend par exemple le cours : « 1914-1918:4 ans de guerre », on trouve sur cette double page une présentation très classique des grandes phases de la première guerre mondiale, guerre de mouvement, guerre de position, et la victoire des alliés, que l’on aurait pu titrer par ailleurs, : « les offensives finales ».

Pour le reste, le choix qui peut être effectué de proposer des documents d’une longueur conséquente peut apparaître pertinent. Rien n’est pire que ces petits extraits, choisi, en fonction de l’intérêt précis que l’on souhaite donner à l’information transmise.
Pour l’histoire des arts, Otto Dix permet d’illustrer cette « expérience combattante », avec le triptyque : « la guerre ». On appréciera la peine que l’on s’est donnée, de préciser les dimensions de l’œuvre.

Pour assurer la transition entre ce chapitre sur la première guerre mondiale, et la seconde guerre mondiale, on appréciera le cours de la page 72, sur les genèses des régimes totalitaires, qui présente dans une première partie les contextes, les tentatives révolutionnaires, qui aurait pu, peut-être, être plus développées sur l’Allemagne, tandis que la crise économique de 1929, aurait sans doute pu renvoyer à la première partie, croissance mondialisation depuis 1850, et au cours : « croissance et crise ». L’objet d’une étude, sur une double page.

Encore une fois, le caractère contraint que les instructions de ce programme donnent aux auteurs ne permet pas le moindre développement, sur les réponses à la crise, et notamment les réponses des pays totalitaires à celle-ci.

Pour autant, et compte tenu des contraintes que nous avons déjà largement évoquées, ce manuel constitue, si tant est que les collectivités territoriales acceptent un renouvellement, après avoir assumé une acquisition il y a moins de deux ans, un auxiliaire utile pour les élèves et leurs professeurs.
Partisan, on l’imagine aisément, de la diffusion du livre en général, les rédacteurs de la Cliothèque considèrent que le manuel, sous sa forme papier, doit faire l’objet d’une attention particulière des professeurs. Au-delà des tablettes, et des ressources qui sont ou qui ne sont pas d’ailleurs présentes dans les espaces numériques de travail, il constitue, si tant est que l’on se donne la peine d’en promouvoir l’utilisation, un excellent support d’apprentissage qui échappe à toutes les contraintes techniques et aux problèmes de compatibilité qui sont le lot quotidien des enseignants qui cherchent à développer l’usage des technologies numériques.

Allègements des programmes d’histoire et géographie de Premières ES, L et S

Les allègements du programme de Première ont été approuvés en CSE le 24 octobre 2012. Ils concernent, dès l’année scolaire2012-13, les trois séries ES, L et S.

Ils concernent les deux programmes d’histoire et de géographie, de façon équilibrée et représentent au total une quinzaine d’heures d’enseignement.
Le découpage horaire est, à ce stade, laissé en l’état ; ce qui laisse toute latitude pour l’adapter au nouveau schéma.
La suppression de certains items ne remet pas en cause l’esprit général des programmes.

  • PROGRAMME D’HISTOIRE :
  • – THÈME 3 : le siècle des totalitarismes
    – l’intitulé de la question « La fin des totalitarismes.» est modifié ; il est remplacé par « la fin des régimes totalitaires. ».
    – l’élément de mise en œuvre « les totalitarismes face aux démocraties dans les années 1930 » est supprimé.
    – l’intitulé de l’élément de mise en œuvre « la sortie progressive du totalitarisme en URSS : Khrouchtchev, la déstalinisation et ses limites ; Gorbatchev, de la Glasnost à la disparition de l’URSS » est modifié. Il est remplacé par : « Gorbatchev et la fin de l’URSS ».
  • – THÈME 4 : Colonisation et décolonisation
    – l’élément de mise en œuvre « le partage colonial de l’Afrique à la fin du XIXe siècle » est supprimé.
    – « la fin de l’empire des Indes » est supprimé