Ce petit ouvrage à vocation ludique n’a pas de prétentions particulières pour ce qui concerne sa présentation. Un petit format 11.5 X 11.5, une jolie couverture argentée et des couleurs de titre flashy, ce petit bouquin sent bon les vacances.

Pourquoi en parler alors ? Parce que justement, derrière ce titre et ce sous titre accrocheur et qui évoquent des bons moments, il y a une véritable réflexion sur les années quatre vingt. Les questions qui font penser au « trivial pursuit » avec le coffret « baby boomers », ne sont pas dénuées d’intérêt historique. Certes, il y en a quelques unes qui ne désarmeraient pas longtemps les lecteurs éclairés de ces pages, comme l’origine du drapeau tricolore, mais quelques une et elles sont les plus nombreuses, présentent un réel intérêt sociologique et même pédagogique.
On peut par exemple imaginer que certaines de ces questions puissent servir d’accroche pour un prof qui reçoit sa classe après les vacances et qui peut demander à ses élèves « à quoi sert l’histoire ? ». Un long silence s’abat, annonciateur de bien des déconvenues… À moins que l’on ne tombe sur le fort en thème qui sortira le prêchi prêcha de la citoyenneté et autres… celui-là faudra s’en méfier !

Les accroches les plus ludiques ne sont pas les moins sérieuses au contraire. Questionner sur une série télévisée, et le petit « Apéroquizz » ne s’en prive pas », c’est aussi utiliser un miroir d’une société à une époque donnée. Demander, entre les cacahuètes et le chorizo ce que sont les accords de Matignon c’est aussi entamer un échange sur les congés payés et les loisirs populaires. On évitera par contre les accords d’Évian déprimants pour le moment évoqué plus haut. Pour les amateurs de moyens mnémotechniques, on appréciera cet excellent « poindemidoudoule » qui ne désigne pas un concurrent du Ricard mais le début des noms des présidents de la République de l’entre deux guerres.

On devient vite « fan des années quatre vingt » (C’est une chanson non ?) avec ce petit livre. Et puis, comme ce n’est pas un jeu de plateau, on peut l’utiliser debout au bar, la position traditionnelle de l’apéro.
Plus sérieusement et pour conclure avant un éclat de rire final ces années quatre vingts que les historiens des relations internationales ont appelées celles de la guerre fraîche marquent quand même le siècle. Elles s’achèvent par la chute du mur, mais cet événement est précédé par l’affirmation du libéralisme, la montée de l’individualisme et d’un certain hédonisme. Les chansons, les séries, les émissions de télévision le montrent nettement. Et cet Apéroquizz traduit bien cette époque. Et puis, la plupart des Clionautes, des co-listiers d’H Français font bien partie de cette génération quatre vingt !

Allez, une petite dernière pour la route… Qui était le premier vendeur de fast food à s’installer en France ? Ce n’est pas celui à qui l’on pense, ni son concurrent français qui donne envie de s’enfuir, rapidement et dans la langue anglaise mais une enseigne aujourd’hui disparue…

Bonnes vacances et bons apéros… Et puis dans ce petit livre peut-être que l’on pourra trouver une question drôle, propre à susciter la curiosité à la rentrée… Comme quoi… un prof, ce n’est jamais en vacances…

Bruno Modica