Michael Bird, écrivain, historien de l’art et animateur radio à la BBC prend ici un parti pris original. En effet, chaque oeuvre n’est pas présentée de manière classique : description, date, technique, bibliographie de l’artiste mais sous forme narrative.
Les jeunes lecteurs peuvent ainsi entrer dans le processus créatif d’une oeuvre en lisant une histoire écrite sur quelques pages. Des dialogues, des scènes de vie, un épisode déclencheur chez l’artiste permettent de rendre très vivants ces récits. Dans « Chimie artistique » par exemple, l’auteur raconte comment William Henry Fox Talbot a eu l’idée d’enduire une feuille de papier avec du nitrate d’argent pour reproduire l’effet de la lumière sur un objet posé longtemps au même endroit.
« Regarde, Constance ! » Il (Fox Talbot) soulève la lampe qui est sur son bureau près de la fenêtre. « Regarde quoi ? » demande sa femme. Sous la lampe, un cercle parfait, sobre et brillant, est apparu sur le bureau, alors que tout autour le bois a pris une pâle couleur de sable. « La lumière a dessiné un cercle ».
« La porte ouverte » sera une photographie révolutionnaire dans le monde de la photographie comme la première mise en scène pour un effet artistique.
68 chapitres pour 68 oeuvres d’art. Une chronologie en 8 parties : « De la grotte à la civilisation (40 000 -20 av. J.-C.) ; Lieux Saints (900 – 1450) ; De grandes ambitions (1450 – 1555) ; Histoire vivantes (1 550 – 1750) ; Révolution ! (1750 – 1860) ; Voir les choses différemment (1860 – 1900) ; Guerre et Paix (1900 – 1950) ; C’est ici que ça se passe (1950 – 2014) . Chaque période est précédée une petite introduction qui explique brièvement les courants artistiques et le contexte historique.
Autre parti pris, bien évidemment, pour pouvoir sélectionner sur l’ensemble de l’histoire de l’art mondiale telle ou telle oeuvre. Chacune donne néanmoins un bel aperçu de l’art à travers les époques et donne également envie d’en savoir plus en cherchant dans d’autres ouvrages.
Chaque chapitre s’ouvre sur une belle reproduction page plein de l’oeuvre présentée. Sur quelques pages, comme écrit plus haut, l’histoire qui permettra au lecteur de s’immerger dans le vécu de l’oeuvre et de son artiste. Les textes sont accessibles, vivants pour le jeune lecteur.
Les illustrations de Kate Evans sont superbes, détails, personnages, éléments d’architecture, animaux, double page présentant des villes telles Angkor Vat au XIIe siècle, Florence au XVe siècle, Amsterdam au XVIIe siècle, Londres au début du XIXe siècle, Moscou dans les années 30, New York dans les années 1950…. Elles accompagnent parfaitement le récit.
Une carte du monde montrant l’emplacement de ces lieux clôture l’ouvrage, suivie d’une chronologie des oeuvres, d’un glossaire reprenant le vocabulaire des arts et des termes difficiles et enfin d’une liste des oeuvres.
Un bel ouvrage ou les jeunes lecteurs entrent dans l’art par la narration. Les oeuvres présentées peuvent servir de point de départ à des séances d’arts plastiques ou d’histoire de l’art sans souci. Elles peuvent également donner l’idée d’écrire des histoires à partir d’autres oeuvres travaillées en classe.