Guerre de Sécession (1861-1865), GODF, sceaux, Édouard Béliard (1832-1912), Jean Palou (1917-1967), Cagliostro, Marc Bédarride

La revue « Chroniques d’Histoire Maçonnique »

La revue « Chroniques d’Histoire Maçonnique » – ou CHM pour les initiés – (publiée depuis 1982) est désormais présentée par le service de presse des Clionautes, dans le cadre de la Cliothèque. Cette revue réunit des travaux de chercheurs français (pour la plupart) sur les évolutions historiques de la Franc-Maçonnerie française, liée à la plus importante obédience française : c’est-à-dire le Grand Orient De France ou GODF. L’abonnement annuel à la revue Chroniques d’histoire maçonnique comprend 2 publications par an expédiées en décembre et juin. Cette revue est réalisée avec le concours de l’IDERM (Institut d’Études et de Recherches Maçonniques) et du Service Bibliothèque-archives-musée de l’obédience du Grand Orient De France (GODF). L’éditeur délégué est Conform Edition.
« Chroniques d’Histoire Maçonniques » n° 77 (2016-06) : Ce que nous disent les sceaux du Grand Orient de France. Ce numéro est composé d’un avant-propos et de 4 articles. Ce numéro comporte les rubriques habituelles : Études, Dossier, Portraits et Documents.

ÉTUDES :

Des francs-maçons dans la guerre de Sécession : (Philippe Besson)
Ce premier article, rédigé par Philippe Besson, étudie l’histoire de la franc-maçonnerie pendant une période tragique et fondatrice des États-Unis modernes, la guerre de Sécession. Plusieurs (5 ou 6) épisodes montrent comment des Frères ou des Loges – qui, depuis l’affaire Morgan, en 1826, se sont cantonnées à la sociabilité et à l’action philanthropique – vont réagir face à un contexte si tendu que le maintien de la neutralité politique est devenu impossible.
Pendant la guerre civile de Sécession, les Maçons états-uniens formèrent des loges militaires dans leurs régiments. Quelques 94 loges dans les rangs de l’Union (nordistes) et 150 dans l’armée confédérée (sudistes) furent recensées. Ces ateliers militaires permirent aux hommes qui travaillaient en loge avant la guerre de Sécession de poursuivre leurs travaux.
Quelques anecdotes illustrent des actes de fraternité qui eurent lieu durant la guerre de Sécession entre nordistes et sudistes maçons comme par exemple pendant la bataille de Gettysburg (juillet 1863) gagnée par les nordistes où 93000 soldats de l’Union affrontèrent 71000 confédérés (soit près de 164000 belligérants, au total). Plus de 35000 hommes moururent ou furent blessés en 3 journées de combats. Près de 18000 francs-maçons combattirent dans les deux camps, à Gettysburg.
La guerre de Sécession fit 620000 victimes, plus que toutes les autres guerres réunies auxquelles les États-Unis ont été mêlées, Vietnam compris.

DOSSIER :

Ce que nous disent les sceaux du Grand Orient de France (Jean-Luc Lebras)
Le deuxième article est l’ensemble du dossier consacré à une importante recherche de Jean-Luc Le Bras sur les sceaux successivement utilisés par le Grand Orient de France, de 1773 à aujourd’hui. Comme le démontre l’auteur, le sceau concentre beaucoup d’enjeux d’identité. Ceux-ci renseignent l’historien sur les rapports du Grand Orient de France avec son contexte politique et maçonnique. Ne se limitant pas à une approche purement sigillographique, l’auteur montre aussi comment le sceau a été lu et analysé, y compris par les ennemis de la franc-maçonnerie. Cette étude permet d’aborder à la fois la symbolique et l’histoire, ce qui donne des repères utiles pour comprendre l’évolution du Grand Orient de France depuis sa création en 1773. En partant de son actuel sceau, l’auteur a déterminé ce qu’il reste de traces des deux premiers sceaux du Grand Orient de France (1773) puis il aborde les mutations et modifications successives des sceaux liées aux bouleversements politiques nombreux que la France a connus au XIXe siècle.

PORTRAITS :

Les deux portraits qui nous sont soumis éclairent les relations, trop souvent oubliées – notamment pour la fin du XIXe et le XXe siècle -, de la franc-maçonnerie avec le monde de l’art et de la création.

Édouard Béliard (1832-1912) maire d’Étampes (1892-1900), peintre et franc-maçon : (François Cavaignac)

Ce troisième article (rédigé par François Cavaignac) nous propose d’abord un complément à la biographie du peintre Édouard Béliard, un artiste qui participa aux débuts de l’Impressionnisme aux côtés de son ami Camille Pissarro. Il nous montre que ses convictions républicaines s’enracinaient dans un engagement maçonnique. Ainsi, Édouard Béliard a été initié à la Loge La Persévérante Amitié du Grand Orient de France à Paris le 8 octobre 1863. Il est élevé au grade de Maître le 1er juin 1864. En 1864 ou 1865, il est affilié à La Rose du Parfait Silence (Orient de Paris). Il est ler Surveillant en 1866 et Secrétaire de la Loge en 1868. Il abandonne toute responsabilité en 1869 et il est présent sur le tableau d’effectifs jusqu’en 1870. Béliard a donc été franc-maçon actif de 1863 à 1870 (soit pendant sept ans) et il a occupé des responsabilités importantes dans une loge en tant que ler Surveillant et Secrétaire.
La loge dans laquelle il pratique, La Rose du Parfait Silence, est un atelier
très actif et républicain : ce dernier comprend dans ses rangs, durant la présence de
Béliard, Massol (1805-1875) et Colfavru (1820-1891), deux représentants turbulents du courant républicain en franc-maçonnerie. Signe de ses options politiques avancées, la loge s’est ralliée à la Commune de Paris en avril 1871.

Le Surréalisme et la Loge maçonnique Thebah : I. Jean Palou (1917-1967) : (David Nadeau)

Ce quatrième article (rédigé par David Nadeau) inaugure une série sur les surréalistes d’après-guerre qui ont été membres de la Loge Thebah : premier portrait, Jean Palou. En effet, il y a aussi eu des ponts entre le Surréalisme et les Loges comme l’a déjà prouvé l’étude de Pascal Bajou sur Philippe Soupault franc-maçon.

DOCUMENTS :

Marc Labouret a mis à jour un sceau et une médaille soit deux étonnants « documents métalliques ».

Un souvenir de Cagliostro : le sceau de la loge La Sagesse Triomphante : (Marc Labouret)

Ce cinquième article (rédigé par Marc Labouret) est consacré au sceau de la Mère Loge Égyptienne, sous le titre distinctif La Sagesse Triomphante, fondée par Cagliostro à l’Orient de Lyon, fin 1784. Cagliostro ayant été écarté par Willermoz de la loge La Bienfaisance, investit l’atelier La Sagesse. Il y organise les rituels. Lui-même quitte Lyon, après trois mois, pour Paris. La loge La Sagesse, devenue La Sagesse Triomphante, installée le 26 décembre 1784, semble avoir vécu jusqu’en 1788. Cagliostro échoue à répandre son rite égyptien et meurt en 1795 dans une prison romaine.

Un souvenir de Marc Bédarride, une médaille offerte par la loge La Gloire Militaire : (Marc Labouret)

Ce sixième et dernier article (toujours rédigé par Marc Labouret) fait référence à Mardochée dit Marc Bédarride, né à Cavaillon en 1776 et mort en 1846, a fait carrière militaire sous le Consulat, puis le Premier Empire. Il semble avoir participé à la campagne d’Égypte. Il a été initié, ainsi que ses deux frères, Joseph et Michel, dans une Loge de campagne de l’armée d’Italie, La Candeur. Ensuite, son activité maçonnique débordante le pousse à fonder plusieurs Loges militaires : Les Émules de Mars, Les Enfants de la Sagesse et La Gloire Militaire.

Jean-François Bérel © Les Clionautes

Professeur-documentaliste certifié dans un collège-lycée à Tours. Titulaire d’une maîtrise d’histoire contemporaine (Master 1) avec un mémoire intitulé « Les radicaux et les radicaux-socialistes en Indre-et-Loire (1928-1934) », soutenue en 1992, sous la direction de Michèle Cointet-Labrousse, à l’Université de Tours puis d’un Master 2 Histoire Recherche à l’Université François-Rabelais de Tours ayant pour mémoire de M2 l’intitulé suivant : « Les parlementaires radicaux et radicaux-socialistes en Indre-et-Loire (1919-1940), sous la direction de Robert Beck. Actuellement, il travaille sur le radicalisme en Indre-et-Loire sous la Troisième République sur le plan électoral.