Mathieu Rocher est journaliste, passionné de pop culture japonaise et coréenne. Il a précédemment publié « Le Japon raconté aux enfants » en 2021 et « Naruto, le livre d’activités » en 2022. Il embarque le jeune lecteur pour un tour d’horizon de la culture coréenne, sachant qu’il faut comprendre sud-coréenne.
L’album
Le livre est organisé en cinq parties et une conclusion. Il comprend de nombreux visuels et s’adresse directement au lecteur dans ses formulations. On ne sera pas forcément fan de la mise en page qui, plus que la pop culture, semble plutôt renvoyer à un album jeunesse des années 80. Le livre est agrémenté d’un certain nombre de pastilles, occasions de donner des mots coréens et de les définir.
Quelques bases
On désigne par « pop culture » un ensemble de productions culturelles destinées au plus grand nombre. Mathieu Rocher donne quelques informations repères sur la Corée du Sud : monnaie, nombre d’habitants ou encore drapeau. Une double page précise quelques repères géographiques avec Daejeon, Séoul ou Busan. Le terme d’ahallyu, qui signifie vague, désigne l’engouement pour la culture sud coréenne. La présentation se termine par quelques mots sur la double journée des enfants coréens avec l’importance des cours privés. Une étape importante est le suneung, à savoir le baccalauréat sud coréen.
K-Pop : la vague en vogue
L’auteur précise d’abord les origines de la K-pop et explique qu’on compte par générations. Il faut savoir qu’en Corée du sud, Psy n’est pas vraiment considéré comme une idole mais plutôt comme un amuseur. Dans la K-Pop, un all kill désigne une chanson qui fait un carton immédiat. Le système est très organisé avec des agences pour faire naitre les futurs groupes. L’auteur s’arrête forcément sur le phénomène BTS. Aujourd’hui rattrapés par le service militaire, les membres du groupe devraient se retrouver en 2025. Les membres des groupes de K-Pop sont parfois très nombreux comme avec NCT et ses vingt-six membres. Une double page est consacrée à Mirae, un jeune groupe qui essaye de percer depuis 2021. Twice est un groupe de filles qui depuis 2015 a connu le parcours type d’un groupe de K-Pop, entre méga succès et accidents de parcours.
Webtoons : une histoire sans fin
Mathieu Rocher s’intéresse ensuite aux webtoons en replaçant d’abord le phénomène dans l’histoire de la bande dessinée coréenne. Les manhwagas sont les auteurs des manhwas et sont tenus à des cadences de production très rapides. Les webtoons sont comme des miroirs de la Corée du Sud. Plusieurs exemples sont présentés comme « True beauty » ou « Itaewon class ». On fait connaissance avec Yunbo, une autrice de BD qui mélange les cultures. Parmi les personnages récents il y a Dokja. A travers cet exemple, plusieurs thématiques de la société coréenne sont abordées comme la compétition pour l’emploi, les problèmes de communication ou le service militaire.
High-tech en fête !
Côté technologie, le premier nom qui vient à l’esprit est Samsung. C’est un chaebol, c’est-à-dire une méga entreprise. Elle a toujours innové et ainsi, dès le début des années 2000, elle a proposé des écrans à cristaux liquide. Le lecteur apprendra peut-être l’existence de Hakao Talk, la messagerie préférée des Coréens. Cette application permet aussi de télécharger des jeux pour jouer entre amis ou encore payer directement. On peut se poser la question du stockage d’informations personnelles par cette application. Le pays se caractérise aussi par la présence de robots, que ce soit à l’hôtel ou au restaurant. D’ailleurs, apprenez au passage que robot se dit lobot en coréen. Le chapitre parle également des mondes virtuels ou encore de l’e-sport.
100 % Hallyu
Comme le dit Mathieu Rocher, la vague coréenne s’illustre dans de nombreux domaines et ce dernier chapitre en offre en quelque sorte un pot-pourri. Il y a notamment les séries coréennes avec par exemple « Squid Game » qui a été numéro 1 dans 94 pays dans le monde au moment de sa sortie. Ce qu’on appelle une K drama offre un dosage entre histoire accrocheuse et sujet de société. Zapper sur la télévision coréenne est aussi l’occasion de découvrir des programmes pour le moins étonnants. La question de l’apparence est aussi centrale dans la société sud-coréenne avec parfois des excès comme ces yuleongsusul. Ce terme désigne ces médecins fantômes qui exercent des opérations sans grand soin et sans réelle qualification. Plus réjouissante est la cuisine du pays qui s’ouvre aussi aux influences étrangères. Les sud-coréens sont ainsi accros au café avec une consommation moyenne de plus de 370 tasses par adulte et par an.
En un peu plus de cent pages, cet ouvrage montre donc la diversité de la culture de la Corée du sud en abordant à la fois des aspects bien connus du soft power, mais en offrant aussi un approfondissement et une découverte d’autres aspects.