Mais laissez-les tranquilles ces femmes ! C’est un peu ce qu’on pense au moment de refermer cette bd hyper dynamique du point de vue narratif (merci R Seiter) servie par un dessin terriblement énergique (merci C Regnault).

Arizona, printemps 1874, du côté de Dead Indian Peak, non loin de Flagstaff. Il est question de récupérer un gros magot. Avec une cohorte de prétendant(-e-)s bien sûr…Cette bd prend aux tripes, de la première (quelle entrée en matière !) à la 158è page. D’autant que l’ultime page s’ouvre peut-être sur un nouveau, un autre mystère. Avec des dollars à foison et du cran à revendre, cette oeuvre à part restera sans doute un événement dans le monde du western dessiné.

Tout près du chef d’oeuvre

Pour parvenir à une telle intensité, on devine aisément une symbiose dans la genèse de ce western aussi violent qu’un Sergio Leone. Par exemple, Regnault a suggéré à Seiter de remplacer certains personnages masculins par des personnages féminins, donnant ainsi naissance à la très attachante troïka composée d’Elfie la jeune fille orpheline, de Marian sa mamie et de Mattie la prostituée.

Autre atout, le scénario, dense et sans rupture rythmique, n’est jamais complexe ou abscons, un vrai « tourneur de pages ». L’ensemble dévoile une histoire coincée entre espoirs et tragédie, aux débuts de la carabine à répétition Winchester.

Tragique luminosité

La partie graphique se démarque avec plusieurs points forts. Les jeux de lumière d’abord. Ils oscillent dans des tons toujours très chauds et renvoient au soleil tragique des meilleurs westerns de l’histoire du cinéma (Josey Wales, 1976 ou la trilogie du Dollar).

Le soin constant apporté aux expressions tirées des bouches des personnages en est un autre qui dynamise les scènes de tension dramatique et de tirs notamment. Globalement, Regnault propose peu de dessins pour chaque planche. Cette économie confère plus d’émotions, de la puissance et du mouvement au récit. A lire. La suite svp !

La présentation de l’éditeur : ICI