C’est la rencontre de deux univers la Belgique coloniale et la région des Grands lacs et de deux hommes, dans une guerre qui ne les concerne pas.
Au Congo pendant la Première Guerre mondiale, un aviateur, Gaston Mercier, lieutenant de l’armée royale belge, est chargé de traquer puis de couler un cuirassé allemand sur le lac Tanganyika. Il est aidé dans sa tâche par un guide local un peu particulier, un métis qui prétend être le fils de Livingstone et se présente en kilt. C’est la rencontre de ces deux hommes, leur respect mutuel dans un monde colonial raciste qui est le cœur du récit? Ce guide est plus instruit que les autres autochtones, à son contact le jeune belge remet en cause la prétendue supériorité blanche défendue par ses supérieurs et ses camarades. Petit à petit, alors que la guerre entre puissances coloniales belge et allemande est une réalité brutale, finalement assez comparable pour le guide aux guerres tribales jugées si durement par la puissance coloniale, le jeune pilote belge va essayer d’en apprendre un peu plus sur l’histoire de cet homme Alexis qu’on appelle « Madame Livingstone ».
Le scénario de Christophe Cassiau-Haurie, issu d’un patient travail de recherches historiques, est riche en péripéties, les personnages vont au bout de leurs convictions, l’absurdité de la guerre et le colonialisme sont rendu avec force.
La qualité des gouaches de Barly Baruti donne vie à cette histoire
L’album est prolongé d’un cahier bonus de 16 pages extrait du texte de la Conférence de Berlin, portrait du roi du Katanga et croquis du dessinateur et quelques mots sur sa propre histoire dans le Zaïre de Mobutu, éclairant sur le contexte historique.
Une page de la première guerre mondiale sous un angle original fait de « Madame Livingstone » un bel ouvrage.