Résister à travers un match de football
Depuis l’offensive de l’Allemagne nazie en Europe de l’Est en 1941, l’Ukraine est occupée. Une partie de la population est emprisonnée tandis que l’autre a faim.
« Le match de la mort » suit Alekseï Klimenko, un talentueux joueur de football du Dynamo de Kiev en 1942. Revenu dans son village natal, il apprend que son oncle Fedir et son jeune cousin Marko ont été emmenés par les nationalistes de l’UPA (l’armée insurrectionnelle ukrainienne qui se bat à la fois contre la Wehrmacht et l’Armée Rouge). A Kiev, Klimenko retrouve Marko qui surveille la rue Krechtchatyk pour le compte de Kolya Troussevitch, l’ancien gardien de but de l’équipe. Mais revenons un peu en arrière.
Jozef Kordic est originaire de Moravie et en charge de la gestion de la boulangerie industrielle numéro 1 de Kiev. Amateur de football, il est un supporter assidu du Dynamo de Kiev. Il reconnaît Kolya Troussevitch dans un café durant la semaine qui suit sa sortie du camp de concentration de Darnitsa. Au chômage, Kolya écoute attentivement la proposition de Kordic : travailler à la boulangerie industrielle, et ainsi, obtenir un petit salaire et 600 grammes de pain. Il accepte.
Peu à peu, un objectif se dessine : retrouver les membres de l’équipe afin de la reconstituer en dépit de l’occupation. Kordic parvient à trouver Ivan Kouzmenko, puis Mikhail Sviridov et Mikhail Poutistine. Makar Goncharenko et Nikolai Makhinya rejoindront le groupe plus tard.
Kolya Troussevitch part alors à Odessa pour rejoindre de la famille. Un attentat envers le quartier général roumain à Odessa et l’assassinat du général Glogojeanu est à l’origine de représailles de l’armée allemande et de son allié roumain. Pendaison, fusillades, Kolya apprend que des centaines de personnes ont également été emmenées au camp de Bogdanovka.
Pendant ce temps-là, Klimenko fait la connaissance de l’institutrice de Marko, Mademoiselle Mariya. Elle ne peut plus exercer son travail car les écoles ont été fermées par l’occupant. Le rapprochement entre les deux sera rapide.
Un occupant propose à Kordic de participer à une ligue avec des équipes représentant les différentes armées présentes en Ukraine. Allemands, Hongrois, Roumains, Ukrainiens collaborationnistes et indépendants seront de la partie. L’équipe de la boulangerie ne peut prendre le nombre de Dynamo ou de Lokomotiv. Ce sera le FC Start, symbole d’un nouveau départ. Sviridov en sera le capitaine. Un problème se pose alors : peut-on battre l’équipe allemande ou doit-on la laisser gagner ? Cruel dilemme sur le terrain.
Cette bande dessinée publiée par les Arènes BD a été traduite depuis l’espagnol par Alexandra Carrasco. Colorée et très accessible, elle éclaire l’un des épisodes méconnues de l’histoire du football, en montrant que la résistance passive peut aussi prendre la forme de victoires sportives envers l’occupant.
Pour aller plus loin :
- Présentation de l’éditeur -> Lien
- Un article de Kévin Veyssière, auteur de Football Club Geopolitics –> Lien
Antoine BARONNET @ Clionautes