Avec ce troisième opus, le duo Pelaez-Porcel poursuit le tour du monde de Ferdinand Tirancourt pour se poser au beau milieu de la révolution mexicaine, en 1916, entre le général Pershing et Pancho Villa.
Le thème est donc très alléchant et renvoie aisément à de puissantes références tirées du western entre autres (La Horde sauvage, 1969). Le traitement graphique est sans surprise, avec notons-le une dominante ocre-marron du plus bel effet dans les ambiances. On pourra toutefois regretter des dessins parfois très lissés qui ôtent un peu de spontanéité et de rythme au langage physique des personnages.
Comètes de l’Histoire
Mais l’histoire est bel et bien là. Les premières pages – du point de vue de la narratologie – sont particulièrement réussies. Et même si parfois ce récit prend une saveur échevelée, cette bd à la fois historique et d’aventure met habilement en scène notre anti-héros Ferdinand, profiteur de guerre à sa façon, tout au moins opportuniste et madré. La galerie de personnages est riche de comètes de l’Histoire : Naoki le cuistot nippon empoisonneur à ses heures, Pancho Villa bien sûr, ou Miguel et Henrique, deux jumeaux jamais d’accord.
Décentrer les points de vue
Cette bd trouvera facilement sa place en classe de première par exemple. Elle élargira la focale de l’histoire des empires, de leurs guerres et de leurs révolutions, de la deuxième décennie du XXe siècle, en illustrant différemment L’ère des empires (E Hobsbawm, 1987).
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