S’il est un sujet qui rencontre un succès toujours certain auprès des enfants, et depuis longtemps, c’est bien celui des dinosaures. De cet ouvrage élégant, Rob Colson signe les textes, tandis que les illustrations sont assurées par Sabdra Doyle, Elizabeth Gray et Steve Kirk.

Cet album propose donc aux enfants, dès l’âge de 8 ans environ, de découvrir la grande famille des dinosaures. Pour s’y repérer, il y a un glossaire et un index. Précisons un atout de l’ouvrage : il affiche un aspect un peu ancien, comme si on feuilletait un livre retrouvé dans une bibliothèque.

La grande galerie des dinosaures

Le livre est donc organisé autour de portraits avec, pour chacun, son squelette commenté et, si l’on peut dire, une autre double page qui le montre en situation. C’est un point très agréable du livre avec notamment les commentaires proposés pour chacun des squelettes. Cette approche permet de donner beaucoup d’informations sur les dinosaures. Cette partie anatomique séduit en tout cas les jeunes lecteurs qui peuvent s’attarder sur tel ou tel détail du dinosaure.
L’enfant pourra naviguer entre des noms bien connus comme le stégosaure, le tyrannosaure ou encore le diplodocus, mais il aura plaisir aussi à trouver des noms moins célèbres comme la famille des pachycéphalosauridés ou les ankylosauridés ! Un petit dessin propose à chaque fois de comparer la taille de l’homme et celle du dinosaure.

Dinosaures et temporalité : une question épineuse

Au début du livre, deux doubles pages précisent « la vie avant les dinosaures » puis évoquent « les premiers animaux terrestres ». On aurait bien vu à la suite de ces pages celle proposée à la fin seulement et intitulée « la ligne du temps ». En effet, elle a l’avantage de situer les dinosaures sur une échelle de temps. Cela facilite grandement le repérage. Les enfants ont souvent du mal à se représenter ce que peuvent représenter de tels espaces de temps. Cet ouvrage richement illustré aurait gagné à consacrer quelques développements permettant d’approcher cet aspect du monde des dinosaures.
 

Dinosaures et découvertes

Le livre propose, toujours à la fin, une double page intitulée « les fossiles ». C’est l’occasion d’expliquer de façon très claire comment on passe, si l’on peut dire, du dinosaure au fossile. Plusieurs encarts à l’intérieur du livre proposent aussi des anecdotes de découverte. Ainsi, on a mis au jour, en 1972, le fossile d’un prédateur luttant avec sa proie ! Cinq ans plus tard, ce sont les restes d’un mammouth laineux qui sont découverts en Russie actuelle. La conservation était telle qu’on a retrouvé des poils chatains. Enfin, très près de nous, en 2014, le plus gros de tous les sauropodes a été découvert en Argentine. Long de 39 mètres, il pesait plus de 70 tonnes, c’est-à-dire autant que quinze éléphants. Certains représentants des dinosaures sont bien connus grâce aux nombreuses traces laissées. Il est bon tout de même de préciser l’ordre de grandeur des chiffres : le psittacosaure, l’un de ceux que l’on connait le mieux, fait l’objet de 400 fossiles retrouvés.
 

Des dinosaures étonnants

Il faut tout d’abord rappeler que dinosaure ne rime pas forcément avec taille énorme. En effet le saltopus avait sans doute la taille d’un poulet. Le diplodocus ne joue pas dans la même catégorie en affichant un cœur d’une tonne. En terme de poids d’ailleurs, on a l’impression, au fil des pages, de rencontrer toujours plus lourd ! Si le giganotausaure affiche à la pesée entre 7 et 12 tonnes, il suffit de tourner la page pour découvrir le spinosaure et ses 18 tonnes. On peut aussi se pencher sur les ankylosauridés dont la grosseur s’explique par la taille de leurs intestins. Chez les tyrannosauridés, on verra l’importance des orbites orientées vers l’avant. Cela leur permettait d’avoir une bonne vision en trois dimensions et de juger les distances avec précision.
 
Le monde des dinosaures fait toujours rêver et le jeune lecteur relèvera peut-être que les oiseaux sont les seuls animaux vivant aujourd’hui qui en descendent directement. La mise en page est indéniablement attrayante et donne envie de se plonger dans ce monde perdu.
 
© Jean-Pierre Costille avec l’aide de Nina pour les Clionautes.