L’Hypermarquête est le quinzième album de Gilles Bachelet. Eliot est décidé à entreprendre une grande quête. Laquelle ? Il n’en sait rien, l’idée lui viendra bien en chemin. Mais avant de sauver la veuve et l’orphelin, il s’agit de bien s’équiper. Alors, en route pour l’hypermarquête !

Gilles Bachelet est illustrateur et auteur pour la jeunesse depuis plus de quarante ans. Il a travaillé pour la presse, l’édition et la publicité. Il collabore à de nombreux magazines (L’Express, Lire, Okapi, J’aime lire, Youpi, etc.). Depuis 2001, il enseigne l’illustration et les techniques d’édition à l’École supérieure d’Art de Cambrai. Il a été récompensé à trois reprises par le Salon du Livre de la Presse Jeunesse de Montreuil. Ses albums Mon chat le plus bête du monde et Madame le Lapin blanc ont respectivement été lauréats du prix Baobab 2004 et de la Pépite 2012. En 2019, il a également reçu le prix  La Grande Ourse pour l’ensemble de son œuvre.

« L’essentiel est de partir », lance Eliot avant d’entreprendre sa quête. Le récit est d’abord dans le mouvement, une réflexion éminemment géographique et littéraire. Exister, c’est se tenir en dehors des choses. Finalement peu importe le motif ou la motivation, l’existence est dans le mouvement.

L’album de Bachelet invite à réfléchir dès la première illustration. Eliot se saisit avec peine d’un caddy avant d’entrer dans l’hypermarquête.

L’enseigne du grand magasin s’affiche fièrement au fronton de l’établissement sur un fond rouge, entouré par des corbeaux, oiseaux de mauvais augures. Derrière les portes vitrées, un vigile veille : blouson noir, rangers aux pieds. Une atmosphère étrange se dégage de cette image comme si le danger était à l’intérieur, une atmosphère baignée d’autoritarisme et de résignation. L’hypermarquête ne serait-il pas l’enfer, celui de la consommation à outrance, de la dictature consumériste ?

À l’intérieur du magasin, tout est séduisant, porté par la voix ensorceleuse d’une hôtesse qui pousse à la consommation. Tout y est :  les rabais, les marques, l’abondance. Eliot finit par oublier pourquoi il est là. Il repart le caddy plein à ras bord et s’endort dans un lit plein comme son caddy. « Il entreprendra sa quête demain. Ou l’année prochaine. Ou… On verra bien ».