Parue initialement en 2018, Sang de Sein fait aujourd’hui son retour en version de poche, offrant à un plus large public l’occasion de (re)découvrir cette bande dessinée intrigante, née de la collaboration entre le scénariste Patrick Weber et le dessinateur Nicoby. Après Ouessantines et Belle-Île en père, le duo nous entraîne cette fois sur le mythique phare d’Ar-Men, au large de l’île de Sein, théâtre d’un huis clos aussi inquiétant que captivant. S’inspirant librement du chef-d’œuvre d’Agatha Christie Les Dix Petits Nègres, Sang de Sein met en scène une expérience d’écriture littéraire qui tourne au cauchemar, dans un lieu battu par les vents, isolé, presque hors du temps.
Le synopsis
Brieg Mahé, écrivain à succès et figure incontournable du polar contemporain, s’est lancé un défi de taille : écrire le roman policier ultime, un huis clos à énigmes capable de rivaliser avec les plus grands classiques du genre. Pour nourrir son inspiration, il obtient l’autorisation d’investir le mythique et isolé phare d’Ar-Men, au large de l’île de Sein, un lieu chargé d’histoires et de légendes, réputé hanté depuis un fait divers tragique survenu entre les deux guerres.
Mais Brieg Mahé ne compte pas s’y enfermer seul. Il convie cinq spécialistes aux profils variés, tous choisis pour contribuer à l’élaboration de son intrigue. Le projet ? Vivre en immersion totale dans les conditions du roman en cours d’écriture. Très vite, la frontière entre fiction et réalité se brouille. Les tensions montent, les secrets émergent, et l’atmosphère devient de plus en plus oppressante.
Ce qui devait être un simple jeu d’écriture se transforme en un huis clos où chacun pourrait bien avoir un rôle à jouer … ou un compte à régler !
Mystère au bout du monde
Le scénario s’inspire librement des Dix Petits Nègres d’Agatha Christie : un huis clos revisité à la sauce bretonne. L’intrigue, plutôt classique au premier abord, se déroule au rythme des meurtres, alors qu’une tempête se profile à l’horizon. Jusqu’au dénouement final, les rebondissements s’enchaînent avec habileté.
La galerie de personnages hauts en couleur apporte dynamisme, légèreté et une touche d’humour : un auteur à succès un brin mégalomane, un confrère à l’humour acide, une cinéaste un peu peureuse, un historien passionné par l’œuvre de Christie, un ancien gardien de phare et un inspecteur à la retraite sont contraints de cohabiter dans un phare isolé. Si le scénario n’est pas haletant de bout en bout, il réserve néanmoins son lot de surprises et de retournements de situation. Et le dénouement final parvient à étonner.
Le dessin de Nicoby colle parfaitement à l’ambiance du récit : légèrement décalé, teinté d’humour, tout en traduisant la rudesse du lieu, de la mer, et de la tempête menaçante. Le découpage, efficace, insuffle du rythme à l’intrigue.
En résumé, une bande dessinée policière bien menée, qui ravira les nostalgiques de la littérature classique, et notamment des romans d’Agatha Christie, tout en offrant une porte d’entrée ludique aux nouvelles générations !