Les aventures de Géant commencent mal : il est assommé et jeté à la mer. Mais pourquoi ? Que lui reproche Amadou son ami d’enfance qui invoque l’imam ? C’est un véritable polar que propose Arnaud Floc’h qui entraîne le lecteur en Guinée, une Afrique qu’il connaît bien.

On découvre petit-à-petit l’activité de passeur de ce constructeur de pirogue. Celle qu’il construit est solide puisqu’elle doit conduire vers l’île portugaise.

Sans doute dans l’archipel des Bijagos, îles de la Guinée-Bissau.

Son passager un leader communiste en difficulté pour avoir refusé l’aide chinoiseSur ce thème : [footnote]Un Français en Chinafrique, Vincent Robin Gazsity, Max Milo, 2021.

Géant a depuis son enfance une idée fixe à concrétiser : sortir les enfants de la rue, soumis aux marabouts qui les obligent à mendier comme il l’a vécu lui-même.

Le beau projet de Géant autorise-t-il toutes les compromissions ?

Pour financer son projet d’orphelinat à Conakry il lui faut beaucoup d’argent, une quête qui n’est pas sans danger dans ce monde corrompu. Les différents évènements qui vont remplir la pirogue de candidats à l’exil sont mis en scène de façon très parlante. On y voit les querelles politiques violentes, la brousse et le poids de la tradition avec la malédiction d’un guérisseur, le poids de la religion, la situation des marginaux incarnée par un jeune handicapé et son ami albinos, l’influence des Chinois, la débrouille.

L’auteur fait ici une description de la société guinéenne, complexe entre tradition et modernité, poids de la religion et des superstitions, corruption et endettement, violences au quotidien. L’histoire pourrait se situer partout en Afrique sub-saharienne.

Après une traversée mouvementée qui révèle pourquoi Amadou a assommé Géant, la fin est une fin heureuse et morale. Une lecture qui plonge le lecteur dans cette Afrique que l’auteur connaît bien.

Présentation sur le site de l’éditeur