TND, TDAH, TSA : si ces sigles ne vous disent rien, ce livre est fait pour vous. Véritable guide pratique pour les enseignants, il permet de mieux comprendre et accompagner les élèves avec des besoins particuliers. Si la neuroatypie est devenue un sujet de société, le terme est parfois un peu fourre-tout au risque de gommer les particularités des différents profils.

Une structure commune

L’articulation commune à tous les chapitres permet de facilement se repérer. Chacun commence par une histoire qui permet d’arriver au terme défini. Il s’agit ensuite de donner des éléments pour le comprendre, de fournir des signes d’alerte ou de repérage et les conséquences qu’un retard de diagnostic peut causer. Après, les auteurs précisent les apports de la psychologie cognitive et de la neuroéducation, les adaptations en classe, des ouvrages pour se renseigner ainsi qu’un approfondissement appelé «  le coin du spécialiste ».

Comment repérer un élève présentant un TND ?

Les TND ou troubles du neurodéveloppement représentent un ensemble d’affections qui impactent durablement le développement cognitif, affectif et social de l’enfant. Derrière ce sigle il y a de multiples formes. Les TND concerneraient une personne sur six et possèdent quelques caractéristiques communes comme leur aspect génétique ou leur précocité. La prise en charge des élèves présentant des TND peut impliquer différents plans d’action comme un PAI ou un PPRE.

Comment repérer un élève présentant un TDAH ?

Les autrices détaillent quatre particularités liées à ce trouble. Contrairement à ce que l’on entend parfois, la prévalence du TDAH n’a pas augmenté durant les trente dernières années. Un paragraphe revient notamment sur les adaptations possibles en classe comme l’utilisation de supports visuels ou la mise en place de routines stables et visuellement repérables.

Comment repérer un élève présentant un TSA ?

La prévalence du TSA est estimée à 2 % des enfants dans le monde. Parmi les apports de la psychologie cognitive, on peut signaler la « théorie des cuillères ». Cela permet d’estimer la quantité d’énergie fournie par chaque action et interaction sociale au quotidien. L’élève dispose de douze cuillères et chaque geste et réflexion implique un effort et une concentration.

Comment repérer les dys ?

Les chapitres 4 à 7 abordent les différents dys. La dysphasie affecte le développement du langage et de la communication de façon durable. Plusieurs adaptations sont aussi proposées ici. La dyspraxie concernerait elle 5 % des enfants d’âge scolaire. La dyslexie-dysorthographie serait aux alentours de 7 % avec une augmentation possible dans les cas associés à d’autres troubles d’apprentissage. Le chapitre 7 s’arrête sur le cas de la dyscalculie. Ce qui est intéressant aussi c’est que les auteurs précisent bien qu’il faut distinguer simples difficultés en mathématiques et dyscalculie.

Repérer ce n’est pas soigner

Aurélie Enderlin est professeure des écoles et orthopédagogue certifiée à l’Ecole française d’Orthopédagogie. Sylvie Wrzecionek Benichou est formatrice au sein de l’Education nationale et membre également de l’école française d’orthopédagogie. L’ouvrage comprend des compléments numériques accessibles via des QR codes ou des liens internet. Les autrices précisent bien que ce guide ne remplace pas des aspects médicaux. Ainsi, si elles donnent des clés, c’est pour repérer uniquement.

TDI et HPI

Le TDI est un trouble du développement cognitif marqué par une altération du raisonnement logique et de l’accès à l’abstraction. Il est important de s’arrêter sur les HPI qui n’est pas un trouble parce qu’il ne correspond pas à une caractéristique a priori problématique. Le HPI est une particularité cognitive de plus en plus évoquée dans les médias. Malgré leur potentiel, certains élèves HPI peuvent rencontrer des difficultés scolaires.

Adaptations, aménagements scolaires et livret de parcours inclusif

Le Livret de parcours inclusif ou LPI permet de suivre le parcours des élèves à besoins éducatifs particuliers. Ce document mutualise l’ensemble des informations concernant la situation d’un élève et les aides ou aménagements qui lui sont apportés. L’inclusion est vue comme un processus qui ouvre la voie de l’école à tous les élèves en construisant des « rampes pédagogiques » pour surmonter les obstacles.

Apport de l’orthopédagogie en classe

Quatre points sont à noter : une évaluation personnalisée de l’apprenant, une intervention ciblée de l’élève, une approche globale de l’apprenant et une collaboration pluridisciplinaire. Il convient notamment de dédramatiser l’erreur car elle fait partie intégrante du processus complexe de l’apprentissage et elle doit être perçue comme une occasion d’apprendre.

Les acteurs du parcours de soin

Ce chapitre prend le temps d’expliquer qui fait quoi, que ce soit l’orthopédagogue, l’orthophoniste ou encore l’orthoptiste. Il y a aussi une explication sur le rôle du psychologue scolaire et du psychologue clinicien ou encore du graphothérapeute. Ce tour d’horizon permet de cerner le périmètre et les apports de chacun.

Cet ouvrage permet donc à la fois de faire le point sur les neuroatypiques mais il offre surtout des clés pour repérer et surtout adapter.