Les programmes scolaires ont changé en Belgique et cet ouvrage se propose d’accompagner ces changements. Il s’agit d’un deuxième volume après un premier paru en 2023 qui rassemblait les notions de base. Ici, il s’agit de proposer des activités nouvelles avec un objectif : réenchanter la géographie.

Une organisation en trois temps

L’ouvrage comprend un éditorial qui précise les motivations du travail et développe une réflexion épistémologique sur la situation de l’enseignement de la géographie et sur ses tentatives de renouveau. Puis on trouve 29 fiches et enfin une troisième partie regroupe une réflexion méthodologique et didactique et un classement des activités selon trois critères : support, méthode et pilier d’apprentissage. Les activités sont présentées année par année, de 1ère primaire à 3ème Secondaire.

De la variété avant tout

Les 29 activités proposées utilisent des supports différents : terrain, papier/ carton, maquettes, cartes, croquis, photographies et outils numériques. Elles proposent des méthodologies variées : travaux individuels, travaux en groupes, jeux, débats et travaux sur le terrain. Les activités peuvent avoir comme intention la découverte, l’entraînement ou la structuration des savoirs, savoir-faire ou compétences.

Editorial

Pendant longtemps la géographie a été synonyme de découverte. Cependant, les moyens de connaissance actuels ont beaucoup réduit cela car on a l’impression de pouvoir tout voir. En parallèle, la géographie scolaire s’est de plus en plus réduite à une somme d’éléments à apprendre. La géographie doit retrouver ses fondamentaux et redevenir cette matière qui permet de mener des investigations. Elle doit être vivante. La géographie doit aussi apprendre la complexité aux élèves. Le cours de géographie doit permettre aux élèves de construire leur rapport à l’espace, découvrir leur environnement et se définir comme acteur du territoire. Les auteurs citent la chaine Youtube « Archipel » comme exemple de géographie renouvelée ainsi qu’un numéro des Cahiers pédagogiques ou encore le réseau Ludus.

L’organisation d’une fiche

A chaque fois sont précisés le public concerné, la durée estimée, un descriptif de la séance ainsi que l’originalité, opportunité utilisée ici pour « réenchanter » la géographie. On trouve ensuite les objectifs d’apprentissage, le lien avec le référentiel, tout comme le dispositif retenu. Les auteurs livrent des éléments clés en mains puisqu’ils donnent aussi les consignes délivrées aux élèves ainsi que la scénarisation retenue. Chaque étape est donc précisément détaillée. Certaines fiches comportent un QR code qui donne accès à des documents complémentaires. On se reportera utilement au document joint qui détaille le sommaire et offre quelques exemples.   

De 1ère Primaire à 3ème Primaire

Il est question entre autres ici des quatre saisons du paysage végétal, mais aussi de faire que les élèves deviennent des explorateurs de leur quartier. Il s’agit par exemple de faire détailler aux élèves les occupations du sol avec comme objectif final de créer un poster récapitulatif. On peut citer aussi une séance intitulée                    «  aménageons la classe ». Ici l’outil privilégié est la réalisation de maquettes. Une autre fiche propose de jouer à lire les paysages.

De la 4ème à la 6ème Primaire

Parmi les séquences proposées, on peut mentionner celle intitulée   «  D’où vient la boite ? ». Grâce aux indices qu’elle contient, les élèves doivent en deviner la provenance. L’ouvrage détaille précisément les différentes étapes pour mener cette activité qui exige méthode et confrontation des idées. Une autre proposition pourra aussi être adaptée : elle est intitulée «  Découvrir les villes belges grâce au train » et repose sur le mécanisme du jeu. Avec un peu plus d’organisation, l’enseignant pourra se lancer dans un «  skype mystère ». L’objectif est de deviner l’emplacement d’une autre école par un jeu de questions-réponses.

1ère, 2ème et 3ème Secondaire

Parmi les nombreuses propositions de ce regroupement, on peut tout d’abord évoquer un travail autour de l’urbanisation. L’image de l’œuf et de ses différents états, ainsi qu’une vidéo de la chaine « Archipel » sont ici utilisées. Une autre porte d’entrée intéressante est de suivre intégralement la filière d’un produit. Cela permet aux élèves de penser la complexité. Une autre fiche est consacrée à un tour du monde de la déforestation. Des fiches sont facilement transférables comme celle intitulée « découvrir les échanges internationaux grâce au parcours d’un conteneur » ou encore «  l’archipel des Maldives, un paradis de la mondialisation ? ». On mesure une nouvelle fois l’importance de la mécanique du jeu pour proposer des activités intéressantes. Certains existent depuis longtemps comme « Stop disasters game ».

Réflexion méthodologie et didactique

La démarche d’investigation se structure autour de trois axes : l’observation, l’analyse spatiale et l’explication de l’organisation des espaces. Les auteurs mentionnent le fait que varier les pratiques pédagogiques est un puissant levier de motivation. On peut varier les supports ainsi que les modalités avec par exemples des travaux en groupes.

Au total, l’objectif est donc d’aider les enseignants à renouveler leurs pratiques et créer leurs propres séquences pédagogiques. Le lecteur français devra effectuer quelques conversions. Ainsi, la 4ème primaire correspond environ à un CM1 en France.

Il pourra, de toutes les manières, trouver des pistes utiles pour pratiquer avec les élèves une géographie renouvelée et vivante.