A la une du numéro de février des Cahiers pédagogiques, un titre en forme d’invitation : l’aventure de la géographie. Pour aborder les différentes facettes de ce sujet, trois verbes comme autant de promesses : réenchanter, expérimenter et envisager.

Actualités éducatives

Dans cette première rubrique, on peut piocher plusieurs idées et, par exemple, on peut signaler l’idée d’un livret de compétences élargi à Issy-les-Moulineaux. L’idée est de valoriser les compétences extra-scolaires des élèves développées lors d’ateliers théâtre ou musique ou à travers le conseil communal des jeunes. Du côté des ressources à découvrir, on peut relever une rubrique «  Ecoles d’Europe » sur le site de Canopé pour s’ouvrir à d’autres systèmes éducatifs avec plus de trente-cinq reportages tournés dans sept pays européens. Sur le site de l’Ifé, on trouve un nouveau podcast intitulé « Kadékol » qui se propose de donner des « éléments d’histoire, de sciences sociales et de politique »  pour comprendre l’école d’aujourd’hui et de demain. On peut signaler aussi le site « Dopamine » sur le site d’Arte qui permet de comprendre comment on devient accro à Instagram ou Youtube. On pourra lire aussi une contribution d’Anne-Françoise Gibert sur la question de l’enseignement de la transition écologique ou une interview de Madeleine Peyroux et ses réflexions sur l’école en France et aux Etats-Unis, elle qui a connu les deux systèmes.

L’aventure de la géographie

Le dossier est organisé en trois temps et se poursuit aussi comme à chaque fois avec des prolongements sur le site internet des Cahiers pédagogiques. Christophe Duhaut et Alexandra Rayzal ont coordonné cet ensemble et ils commencent par rappeler que le dernier numéro de la revue sur ce thème datait de 2008. Il était donc temps de réaliser un état des lieux car la géographie évolue et se renouvelle sans cesse. En ouverture de ce dossier, Olivier Lazzarotti revient sur quelques notions clés comme « habiter », « pratiquer » et « aménager ».

« Réenchanter la géographie par l’imaginaire et les cinq sens »

Dans la première partie  On trouve un exemple concret avec des élèves de CM1 et CM2 qui doivent imaginer des solutions durables pour résoudre le problème d’enclavement de leur territoire. Ce travail s’appuie d’abord sur une enquête de mobilité réalisée dans les familles. A partir de là, les élèves imaginent des scénarios de mobilité. Ainsi, ils mobilisent différents outils géographiques, développent des compétences, d’autant que chaque groupe doit, à la fin, défendre son projet. A un tout autre niveau de classe, un professeur utilise le western pour traiter de la géographie des Etats-Unis. On peut signaler également l’article qui évoque la façon d’enseigner la métropolisation quand on vit dans une ville de 20 000 habitants en déclin.

«  Expérimenter l’espace pour mieux l’habiter »

Dans la deuxième partie, on peut remarquer une contribution à destination du cycle 3 où il s’agit de construire la notion de tourisme en jouant avec les codes du guide touristique. L’objectif est de réaliser un album avec textes et images de lieux imaginés par les élèves. Pour bien expérimenter l’espace, le jeu s’avère un ressort essentiel comme en témoigne l’article de Denis Sestier avec un jeu pour la seconde pour comprendre les enjeux de l’aménagement d’un littoral imaginaire. On peut procéder par la simulation avec une activité pour les premières sur les choix de logement. Il faut signaler aussi qu’on trouve plusieurs mises au point, tout au long du dossier, sur des points clés comme « l’expérience spatiale que tout à chacun a » ou encore « les représentations spatiales ».

«  Envisager d’autres mondes, vers une géographie citoyenne »

Dans la troisième partie, il s’agit d’une géographie plus prospective. C’est une approche qui renouvelle la géographie et qui est particulièrement intéressante dans un cadre scolaire. Elle peut être déstabilisante car elle aborde des contenus non fixés et elle donne plus de place aux interventions des élèves. Parmi les contributions proposées, on peut évoquer celle intitulée «  Occupation de friches et troc de ressources » menée par le LéA Debeyre. Le LéA Debeyre est le Lieu d’éducation Associé qui s’intéresse à la mise en œuvre d’une dimension prospective de la géographie scolaire. Remarquons également l’article d’Alexandra Rayzal intitulé «  Comment bien rater sa séquence en géographie », où elle revient sur les difficultés à mener justement une démarche géoprospective en classe de sixième. Sous forme de recette, elle énumère pourquoi la séquence sur « Imaginer les villes durables de demain » peut se transformer en échec. On s’aperçoit, entre autres, de l’importance de la consigne de départ qui, mal formulée, conduit à de nombreuses difficultés par la suite.

Perspectives

Dans cette partie, on peut lire des contributions de collègues, comme des billets d’humeur ou encore des récits du quotidien. La rubrique « Faits et idées » évoque ce mois-ci le malaise des enseignants de français face aux nouveaux programmes de lycée. On lira aussi comment l’hétérogénéité des élèves peut être vue sous un angle positif. Les deux auteurs de l’article mettent en avant quatre points essentiels : la prise en compte des besoins socioaffectifs, la valorisation de tous les élèves, la cohésion du groupe et le développement des interactions sociales.  On pourra aussi lire un article critique sur les écoles Steiner «  dont les pratiques et les valeurs ne sont pas celles de l’éducation nouvelle »

Comme à chaque fois, le numéro se termine par la reprise d’un ancien article en lien avec le thème du dossier. Il s’agit ici d’une contribution de 1978 et, comme le note le relecteur, les démarches et questions posées dedans «  auraient eu toute leur place dans le dossier » de ce mois-ci. Côté lecture, on peut signaler la présentation du livre sous la direction de Bernard Lahire « Enfances de classe », suivie d’une interview de l’auteur.

Pour découvrir le sommaire du numéro, c’est ici.

 

© Jean-Pierre Costille pour les Clionautes