La série des atlas historiques se poursuit aux Arènes. Après la réédition de l’excellent Atlas historique mondial l’année dernière, c’est au tour du Moyen-Orient d’être à l’honneur dans ce nouveau volume à la couverture orange.

Mettre en perspective l’histoire récent de cette région marquée par les conflits

L’objectif de cet atlas est simple : raconter à travers l’histoire de cette région à travers des cartes et des infographies. Berceau à la fois de l’écriture et des villes, le Moyen-Orient est un « carrefour multimillénaire » (page 9) où convergent les routes de la Méditerranée, de l’Asie centrale, de l’Afrique de l’Est et de l’Océan indien. Le cadrage retenu s’étend de l’Egypte à l’Iran et de l’île yéménite de Socotra jusqu’à la côte septentrionale de la Turquie. Le Soudan et l’Afghanistan sont fréquemment représentés pour mieux appréhender les dynamiques à l’oeuvre au Moyen-Orient.

En un peu plus de 150 pages, Christian Grataloup et Vincent Lemire dresse un panorama de l’histoire de la région. Le Moyen-Orient est d’abord marqué par l’aridité : les précipitations sont inférieures à 100 mm par an dans le Rub-Al Khali, le désert syrien et le désert de Nubie.

Les êtres humains ont vraisemblablement traversés le Moyen-Orient en provenance de zones tropicales africains. Des traces d’Homo Sapiens sont visibles dans la grotte de Misliya en Israël et dateraient de -180 000. Ces chasseurs-cueilleurs sont à l’origine des premières domestications de végétaux (lentille vers -9500, orge vers -6500, palmier-dattier vers -3500) et d’animaux (chèvre vers -9000, boeuf vers -8500, chat vers -7000). C’est également le cas du pigeon vers -8000 en Egypte et en Mésopotamie afin d’envoyer des messages sur de longues distances. La naissance des premiers Etats vers -3800 retrace la lente construction des empires akkadien, hittite, égyptien, assyrien et perse. Des frises chronologiques permettent aux lecteurs de comprendre les phases de fondation, d’expansion et l’effondrement des empires en place.

Concernant la période médiévale, les enseignants pourront disposer de cartes claires et fiables sur la diffusion du christianisme, les conquêtes arabes (VII-IXe siècle), les villes de Bagdad et du Caire, les premières croisades (Première, Deuxième, Troisième, Quatrième et Huitième), l’expansion mongole et mettre en perspective la chute de Constantinople en 1453 par l’Empire Ottoman. Parmi les cartes remarquables, celle présentant la production de pétrole depuis 1908 s’avère particulièrement riche (localisation des gisements, tracé des oléoducs, grève des ouvriers du pétrole). Pour les enseignants en troisième, terminale et en CPGE B/L, les cartes concernant le XXe fournissent une synthèse fiable et attendue (conflit israélo-palestinien, guerre civile au Liban, 1956, révolution iranienne, guerre Iran-Irak, Première guerre du Golfe). L’atlas a été actualisé jusqu’au dernier moment avant l’impression comme en témoigne la carte de la reconnaissance d’un Etat palestinien à l’échelle mondiale. Les données retenues sont celles de juillet 2025.

Source : Extrait tiré du livre publié aux Arènes, 2025, pages 14-15

A l’issue de la lecture de cet atlas, il est possible de mentionner quelques coquilles (page 103 pour la géographie, page 105 pour Bonaparte) et des oublis. L’accent est prioritairement porté sur l’Egypte, la Syrie, Israël/Palestine, l’Iran et le Liban. L’Est de la péninsule arabique est très peu mentionnée à l’exception de l’Arabie Saoudite. La partition du Yémen, le rôle diplomatique d’Oman, la formation des Emirats Arabes Unis, un plan de Dubaï ou l’archipel de Bahreïn n’ont pas fait l’objet d’une double-page. Sur le plan pratique, il est fréquent qu’une carte soit coupée en deux par la pliure. Il n’est donc pas toujours possible de lire les figurés situés au centre de la carte.

En conclusion, cet atlas fait le point sur une région au cœur de relations entre les puissances passées et actuelles.

Pour aller plus loin :

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