Ce livre rassemble sept chapitres de la biographie de Marie-Antoinette signée Stefan Zweig et parue en 1933 en français. Les chapitres sélectionnés sont issus de la période qui précède la Révolution française. Rappelons que l’édition intégrale comportait quarante-quatre chapitres. On goutera avec plaisir la prose de Stefan Zweig, à la fois dans ses descriptions et dans ses formules ciselées.

Un livre dans son époque

Il faut replacer le livre dans son contexte de parution. Cet ouvrage fut à l’époque un succès. Lorsqu’il parait, l’auteur choisit donc de dresser le portrait d’une femme ordinaire, malheureuse en amour. L’écrivain s’est appuyé sur les archives inédites, que l’on trouve d’ailleurs sous forme d’extraits dans le livre. Il insiste aussi beaucoup sur l’échec du couple formé par Marie-Antoinette et Louis XVI.

Les débuts à Versailles

L’auteur commence par une description de Versailles et de son système de gouvernement. La question de l’étiquette est centrale. Stefan Zweig dit de Marie-Antoinette qu’elle « est une femme de par son titre, mais en réalité toujours enfant ».  Plus loin il précise que « la Viennoise légère et jouisseuse s’est toujours sentie étrangère dans le solennel palais de Versailles ».

La conquête de Paris

Les descriptions de Stefan Zweig font revivre l’enthousiasme que Marie-Antoinette suscita. Il insère aussi dans ce chapitre des extraits de lettres entre elle et sa mère.

Portrait d’un couple royal

La psychologie est au coeur de ce chapitre. Stefan Zweig parle de Louis XVI comme « quelqu’un d’entravé ». Il lui attribue une « intelligence moyenne, suffisante s’il avait été employé de bureau ». Il focalise sur le contraste entre les deux époux. Là encore, l’intégration de courriers d’époque renforce le propos de l’auteur.

Rococo et Trianon

Les formules de Stéfan Zweig dépeignent une femme dépensière : « la plus insouciante parmi les insouciantes, la plus dépensière parmi les dissipatrices, la plus gracieuse parmi les élégantes ». Le chapitre suivant s’arrête sur le Trianon. C’est un monde en miniature et de ses fenêtres « on n’a de vue ni sur la ville, ni sur Paris, ni sur la campagne, sur rien qui ait un rapport avec la vie véritable ». Le coût de l’ouvrage est abordé, sans doute plus de deux millions.

Maternité

Stefan Zweig décrit à la fois l’accouchement de Marie-Antoinette et l’importance de l’évènement. Il s’agit d’une fille et il manque alors toujours un dauphin pour le royaume de France.

La Reine devient impopulaire

La naissance du dauphin marqua l’apogée du pouvoir de Marie-Antoinette. En 1785, l’ambiance est toute autre.  Le «  concert des calomnies bat son plein ». Les chansons satiriques la visent de plus en plus et pourtant elle dédaigne encore ces alertes. Elle dit seulement que «  la légèreté française s’est même étendue sur le roi ».

Ainsi, en un peu moins de cent-cinquante pages, Stefan Zweig propose le portrait de Marie-Antoinette avant la Révolution française mais dresse aussi celui d’une époque, d’un système royal. Des ouvrages récents d’historiens montrent cependant une Marie-Antoinette différente. Il reste l’écriture de Stefan Zweig, sa fluidité et son sens de la formule.