Les éditions Milan proposent en ce mois d’avril une réédition de cet ouvrage paru en 2004. Dans la collection « Les Encyclopes » à destination des jeunes à partir de 10 ans. Voilà un titre qui a toute sa place au CDI bien documenté et abordable pour les plus jeunes élèves du collège.
Organisé en 10 grands chapitres découpés en une dizaine de doubles pages thématiques, ce livre est facile d’accès, bien illustré (photographies et dessins), de courts paragraphes et quelques encarts mis en valeur sur fond de couleur.
Si la première partie : Le continent africain présente de façon plutôt maladroite les réalités physiques du continent, les autres chapitres consacrés aux Africains d’hier et aujourd’hui sont beaucoup plus intéressants.
L’ordre choisi peu surprendre: l’exploration d’Afrique jusqu’au XIX précède ainsi l’esclavage mais il est vrai que le choix de traiter un thème sur la longue durée ne facilite pas la présentation chronologique mais donne une cohérence interne à chaque sujet pour un ouvrage documentaire qui peut se lire par grandes unités.

Des génies aux ancêtres», un chapitre pour aborder de façon extrêmement respectueuse et sans exotisme ou folklore les croyances et manifestations culturelles comme l’initiation ou les griots.

Plus à l’aise manifestement que pour la présentation du relief ou du phénomène de la barre, l’auteur montre ici une empathie avec les réalités africaines, une bonne connaissance à la fois de l’unité et de la diversité de ce continent, les exemples sont localisés avec précision.

Vivre au «quotidien» amène le lecteur à une découverte des divers modes de vie traditionnels des derniers chasseurs-pêcheurs aux mineurs d’or en passant par les éleveurs nomades, les cultures industrielles… et se termine sur les richesses du sous-sol africain.

Du village à la «ville» , ce chapitre traite des aspects du quotidien d’aujourd’hui: famille dont la présentation est très claire pour un jeune public, structuration des villages, cuisiner, voyager, sans oublier la ville, les villes côtières ou de l’intérieur.

Une terre «d’échanges» est l’occasion de montrer la longue histoire du commerce à longue distance (sel, or) mais aussi les marchés actuels y compris « les pharmacies par terre » et la tradition de l’accueil de l’étranger, la « téranga » dirait un Sénégalais.

Les chapitres suivant, histoire du continent, abordent des contenus plus classiques ou mieux connus.

La mère de «l’humanité » Depuis les premiers hominidés l’auteur décrit les grandes étapes de l’histoire antique et médiévale (grands empires sahéliens, Afrique centrale, Éthiopie…)

Dans L’exploration de «l’Afrique» l’auteur rappelle qu’elle a commencé dès l’Antiquité, s’est poursuivis avec les Arabes et les Chinois sur la côte Est avant l’arrivée des Portugais. Une double page est bien sûr consacrée à la recherche des sources du Nil mais l’auteur montre aussi les intérêts économiques et politiques de ces voyages.

Un chapitre est consacré à «L’esclavage» de la tradition aux diverses traites, de l’abolition à la réalité actuelle. Si la situation des enfants travaillant dans les plantations à toute sa place ici la grande photographie (1/2 page) est plus gênante du fait même de son titre. Si les enfants participent aux travaux des champs lorsque la récolte ne peut attendre aux dépens de l’école, est-ce de l’esclavage?

Le survol de L’époque «coloniale» des premiers comptoirs marchands à la décolonisation est néanmoins rigoureux et sans omettre les ponts les plus noirs comme par exemple la colonne Voulet-Chanoine.

Aujourd’hui «l’Afrique» tente un bilan depuis les indépendances, une Afrique convoitée, aidée, beaucoup d’enfants et un désert qui avance mais aussi une Afrique fière de son passé, ouverte aux nouvelles technologies et qui est présente parmi nous.

L’ouvrage se termine sur une carte politique du continent, la carte d’identité des états et un glossaire.