Une courte publication destinée à mettre en lumière la volonté récente, après Nantes, Liverpool ou Bristol, de montrer le passé négrier de Bordeaux.

Vers une mémoire retrouvée

L’auteur, docteur de l’Université de Nantes, spécialiste de l’histoire de la traite négrière indique que la place du port est secondaire : 500 expéditions de 1672 à 1826 soit 11,5 % des expéditions françaises et propose quelques photographies des traces existant en ville (statues, plaques commémoratives), mais l’essentiel de l’activité du port de Bordeaux était constitué de denrées coloniales en provenance des Antilles. Vient ensuite un rappel du contexte légal de la traite et les quelques expressions antiesclavagistes dans la ville dès le XVIIe siècle.

Les étapes de la traite

la traite bordelaise prit son essor parallèlement au trafic du sucre, le premier départ date de 1672 avec l’appareillage du St-Etienne-de-Paris armé par la compagnie des Indes occidentales dont Eric Saugera détaille l’équipage, la la cargaison. L’auteur montre que la richesse de l’arrière-pays bordelais explique que la ville se soit lancée tardivement dans ce commerce profitable mais risqué. Le démarrage réel de la traite bordelaise est daté de la période 1729-1742 sous l’impulsion de Jean Marchais et l’apogée de 1783 à 1792. Le déclin est amorcé dès 1802. Les documents iconographiques présentés évoquent le lien entre commerce des îles et viticulture.

Les vecteurs matériels et humains de la traite bordelaise

L’auteur décrit les caractéristiques d’un navire négrier (sur ce sujet on se pourra se reporter au livre de Bertrand Guillet, La Marie-Séraphique, navire négrier) ainsi que le trajet classique de la traite sans oublier la côte du Mozambique. Quelques documents iconographies et textuels dont un exemple de cargaison complètent utilement le texte. Sont aussi abordés les différents métiers qui concourent à la traite en particuliers capitaines et armateurs.

Bordeaux noire

L’auteur montre comment quelques esclaves, affranchis ou métis sont ramenés à Bordeaux comme domestiques dans les familles d’armateurs ou de capitaines. 302 noirs sont recensés à Bordeaux en 1777 avant l’interdiction par la loi du 2 juillet 1802.

Une présentation, certes rapide, du passé négrier de Bordeaux quand le quai des Chartrons préfère se souvenir de son passé viticole.