Ce bel album propose de façon romancée une approche de la question de l’esclavage au XIX ème siècle. Les lieux et les temps ne sont pas donnés, ils sont à découvrir au fil de l’histoire racontée ici qui décrit trois trajectoires de vie: celle du vieux George, de Catfish et de Jonas. Des descriptions précises, de belles illustrations, un ensemble bien documenté donne une histoire qui tient en haleine le lecteur, petit comme grand.

Avec le Vieux George on découvre pas à pas la vie d’un esclave dans une plantation de tabac du sud de ce qui deviendra les États Unis. On découvre petit à petit sa vie depuis la capture en Afrique, où il était dénommé kojo, fils de chef qu’il raconte à un jeune noir retrouvé affamé dans la porcherie dont il a la charge à la fin de sa vie. Les dessins d’illustration, pleine page, sont de grande qualité.

Le «petit Nèg’» comme l’appelle Vieux George est né quelque part dans une île à sucre dont il s’est échappé, après un apprentissage sous le nom de Scipio sous l’autorité de Vieux George qui fait découvrir les divers métiers de la plantation, il rencontre son nouveau mentor Jonas, le tonnelier.

Jonas est un blanc, issu d’une famille très pauvre d’Angleterre, il fait partie de ces «engagés» dont le sort n’est guère meilleur que celui des esclaves. Son opposition violente au régisseur de la plantation le conduit en compagnie de Scipio qu’il préfère appeler Catfish sur les routes troublées par la guerre d’Indépendance, c’est le seul indice qui permet de dater le récit.

Les aventures du tonnelier et de son aide amènent à l’émancipation de ce dernier.

La toute dernière page présente la descendance de Catfish.

Un récit sensible du parcours d’un esclave vers sa vie d’homme libre.