Chouette ou hibou ?, tornade ou cyclone ? clémentine ou mandarine ? Toutes ces subtiles différences ne vous échapperont plus une fois la lecture de cet ouvrage achevée. Ce bel ouvrage, très joliment édité, nous éclaire sur soixante paires de mots à ne plus confondre. Pour cela, il s’organise en thèmes, à savoir les animaux, l’alimentation, la géographie, la mode, le corps humain et la ville. Pour s’y repérer ou pour changer la façon d’entrer dans le livre, un index est disponible à la fin.

D’abord un bel objet

Graphisme, conception et réalisation font d’abord de ce livre un bel ouvrage. La présentation de chaque paire se déroule ainsi : en haut à gauche, un petit texte introductif puis, pleine page, un dessin à gauche et à droite de chaque mot. En bas, six informations sous forme de bulles et en haut à droite quelques informations complémentaires sur les deux aspects de la paire traitée sous forme de fiche de renseignement. Cette présentation permet de multiples façons d’entrer dans la paire examinée. Une petite critique néanmoins sur quelques pages : les couleurs choisies pour le fond de page forment un contraste peu lisible avec ce qu’il y a à lire.

Aller plus loin

On peut remarquer que l’ouvrage va même un peu plus loin que ce que promet son titre. En effet, quand l’auteur examine deux mots, il en profite pour en préciser quelques autres approchants. Ainsi, pour la paire « fleuve » et « rivière », c’est l’occasion de préciser « ruisseau ». Quand il évoque le « stetson » et le « borsalino », il glisse aussi la définition du panama. Même chose par exemple pour « autobus » et « autocar » qui se voient adjoindre le van. Les informations distillées sous forme de bulles soulignent parfois aussi des points communs aux deux éléments de la paire étudiée. Le livre donne également des expressions qui s’appuient sur un des mots : armoire à glace, à partir d’armoire ou culture en terrasse à partir de ce dernier mot.

Ne pas confondre couleuvre et vipère !

Lors de vos balades en forêt, plus de problème si vous avez de très bons yeux pour distinguer la couleuvre, qui a des pupilles rondes, de la vipère chez qui elles sont verticales ! La couleuvre de Montpellier se signale par une taille respectable car elle peut atteindre 3 mètres. Après avoir lu ce livre, vous ne confondrez plus le criquet, qui mange de l’herbe et des plantes, alors que la sauterelle mange de tout. Parmi les autres paires, la mouette et le goéland, sachant que la plus petite mouette atteint péniblement 90 grammes et que le plus gros goéland affiche lui 2 kilos. Vous trouverez aussi les repères pour ne plus mélanger éléphants d’Afrique et d’Asie. Le livre glisse également des informations étonnantes sur la vitesse du lapin et du lièvre.

Qu’est-ce qu’on mange ?

Un deuxième chapitre se penche sur l’alimentation. Vous en saurez plus sur le chocolat et apprendrez peut-être que le blanc a été inventé il n’y a même pas un siècle. Avec l’hiver qui revient, vous pourrez briller sur la distinction entre marron et chataignes. Le tour de la cuisine se poursuit avec pâtes et nouilles, beurre et margarine ou encore merguez et chipolata. Au passage, les Français consomment plus de 200 000 tonnes de saucisses en tout genre !

Du côté de la géographie

Parmi les traditionnelles paires, on trouve stalactite et stalagmite. Si le moyen mnémotechnique est bien connu pour savoir qui monte et qui descend, on sait sans doute moins que la plus longue stalactite du monde mesure 8,2 mètres de haut ! Le livre revient aussi sur Pays Bas et Hollande et Grande Bretagne et Angleterre. Quand vous saurez cela, penchez-vous sur les nuances entre gazon et herbe, ou entre tornade et cyclone. On pourra aussi examiner les couples suivants : carte et plan, mais aussi basilique et cathédrale. Il est d’ailleurs un peu étrange que le livre ne mentionne pas une différence majeure entre les deux à savoir que le titre de basilique est accordé sur décision papale. Quant aux boulevards, par rapport aux avenues, ils ont historiquement pris appui sur la localisation des anciennes fortifications.

Parka ou anorak ?

En terme de vêtement, les occasions sont nombreuses de se mélanger. Pensez, il faut déjà faire la différence entre collant et bas. Plus difficile sans doute, les nuances entre parka et anorak, d’autant que l’auteur ajoute le caban ou encore le trench-coat à ses explications. Au départ, sachez que parka désigne le manteau à capuche large des Inuits et qu’il est souvent réalisé en fourrure de caribou. Le mot vient de l’inuit et signifie chaud ou peau, tandis qu’anorak vient de la même langue et correspond au mot vêtement. Et puis après, jean ou denim ? et quel chapeau arborer ? stetson ou borsalino ?

Le corps humain

Du côté du corps, on apprendra la différence entre embryon et foetus. La peau de ce dernier est recouverte de lanugo, un duvet fait de poils parfois très longs et très fins mais incolore qui tombe naturellement avant la naissance, ou très rapidement après. Sachez également qu’il y a 3 000 virus connus et que la plupart des 100 000 milliards de bactéries ont un rôle bénéfique.

C’est un album à feuilleter en famille, ou avec des amis, car les adultes ont parfois aussi des hésitations sur les différences et nuances entre certains mots. Le livre distille plein d’ informations notamment dans les petites pastilles. Un vrai plaisir de lecture à conseiller.

© Jean-Pierre Costille pour les Clionautes