Une mission : retrouver le Joba Mena à Madagascar

En novembre 2022, une expédition scientifique est sur le point de partir à Madagascar pour trois semaines. L’objectif est d’étudier le Joba Mena, un poisson d’eau douce particulièrement laid et supposément disparu. Pour raconter cette mission de terrain, Singeon est convié à suivre l’équipe et à réaliser une bande dessinée.

Moustiquaire, carnet de dessin, lampe frontale, traitement antipaludéen, le lecteur suit Singeon dans les préparatifs du voyage et le matériel à emporter. Le poisson ne sera pas facile à débusquer. A la fin des années 1990, les scientifiques pensaient l’espèce éteinte à l’état sauvage, jusqu’à ce qu’un conservateur du zoo de Londres, Brian Zimmerman se mette à la recherche d’une femelle à Madagascar. La situation était critique : il ne restait plus que 3 mâles et une femelle en captivité. Cette dernière décède lors d’une tentative de reproduction. Ce « poisson adorablement moche » va attirer l’attention du public lors d’une campagne visant à sauver l’espèce. Sa laideur va même en devenir un atout. L’information capitale vient d’un malgache passionné par les poissons de son pays : des individus seraient présents dans les cours d’eau quasiment à sec du Nord-Est de l’île.

Rapidement, une dizaine d’individus sont capturés dans une région difficile d’accès autour d’Andapa en 2013 puis les scientifiques ont cartographié les sites entre 2017 et 2019. Singeon participe donc à la troisième mission sur le Joba Mena.

Un biologiste de la capitale, Antananarivo, dispose de bassins pour élever des poissons. L’objectif sera donc de capturer des Joba Mena et de les ramener jusqu’à ses bassins. L’avion est trop cher, les membres de l’expédition vont donc devoir traverser la brousse en voiture. Un autre problème se pose : le Joba Mena est menacé par l’orpaillage clandestin dans les rivières du nord du pays. Restera-t-il suffisamment d’individus en bonne santé à étudier et à capturer ?

Source : « Comme un poisson hors de l’eau », Dargaud, 2023, pages 8-9

En conclusion, ce récit graphique emmène le lecteur au plus près de l’expédition. Traversée du pont de Betsiboka, rencontres dans les restaurants malgaches sur le bord de la route, risques accroissant la vulnérabilité des cours d’eau, feux de brousse, les péripéties sont nombreuses et le terrain est remarquablement dessiné. Ce récit accessible dès le collège pourra être mobilisé dans le cadre d’un cours de SVT sur la classification des espèces ou en géographie sur la protection et valorisation des milieux.

Pour aller plus loin :

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Antoine BARONNET @ Clionautes