Découvrir l’école et sa diversité à travers le monde : voici l’angle de ce bel ouvrage illustré, qui ne se limite pourtant pas aux aspects scolaires. En effet, parler d’école, c’est l’occasion aussi d’aborder d’autres réalités des différents pays.

Place aux images

L’iconographie est riche et c’est ce qui frappe d’abord. Le grand format de l’album permet un confort de lecture réel. Il choisit une approche par continents. Chacun est rapidement présenté avant d’envisager les cas des enfants. Au total, une trentaine de reportages est proposée. Le livre comprend un index, des pastilles informatives et des paroles d’enfants incrustées dans les double pages.

L’art et les matières

On pourra choisir de focaliser son regard sur la place des arts dans les différentes écoles comme aux Pays Bas. En Allemagne, les enfants jouent des percussions et travaillent aussi sur une comédie musicale pour le spectacle de fin d’année. Côté musique toujours, les petits Suds-Coréens ont parfois des cours de jangu, un instrument qui ressemble à un sablier allongé.
On retrouve forcément des similarités entre les pays autour de matières incontournables comme les mathématiques ou les langues. La place du sport et la qualité des équipements varient selon le niveau de vie des pays. Ce qui change aussi, c’est la taille des classes. Sémira en Ethiopie évolue au milieu d’une classe de soixante-dix élèves, là où des pays européens affichent des chiffres beaucoup plus faibles.

Une école, des écoles

A plusieurs reprises, le livre choisit d’évoquer plusieurs exemples d’enfants pour un même pays, ce qui est nécessaire car la diversité est importante. C’est le cas pour les Etats-Unis, l’Afrique du Sud ou encore l’Inde. Pour les Etats-Unis, on rencontre Ian et Sander. Le premier vit à Boston et le second en Californie. Ce dernier a un rythme particulier car ses parents lui font une partie de la classe et il ne va à l’école que deux jours par semaine. Emmy a elle droit à une double page car elle illustre le cas le plus classique. Elle est de Houston. Pour l’Afrique du Sud, les cas sont aussi variés entre Fundi qui est en pension à Richmond et Sibusiso qui lui vit dans une fraiseraie.

Aller à l’école

Les moyens pour se rendre à l’école et le temps de trajet varient beaucoup. La plupart des enfants des pays développés sont à proximité de leur établissement. Le petit Marek qui est polonais va comme beaucoup d’Européens à l’école à pieds en empruntant les routes pavées de la ville. Michael en Irlande prend comme d’autres le car de ramassage. C’est sur ce genre d’entrée notamment que se sentent les différences de niveau de vie entre les pays. Maria au Pérou doit marcher pendant une heure le matin et deux heures l’après midi pour remonter chez elle.

Et la cantine ?

Alexei en Russie vit dans une région polaire. Au menu du midi, une soupe bien chaude et de la viande de renne et du poisson. En Chine, il n’y a pas dans le cas évoqué de cantine et les enfants apportent leur repas constitué de riz et de légumes froids. En Mongolie, Hassa mange un sandwich et l’école distribue une boisson à base de jus de raisin. Le livre n’élude pas des points plus difficiles comme lorsqu’il évoque Sémira en Ethiopie. Elle apporte son déjeuner à l’école et elle mange dans un endroit surveillé par des enseignants car elle était embêtée par d’autres élèves à cause de sa séropositivité. Pour les pays développés, les enfants retrouvent ce qu’ils connaissent.

L’école change !

Cet ouvrage est la traduction d’un livre paru en Angleterre en 2007 et cela se sent parfois. Le livre nécessiterait peut être quelques actualisations dans les chiffres. En effet, l’ouvrage évoque 915 millions d’habitants en Afrique alors que le chiffre du milliard a été dépassé. De même, à plusieurs reprises, l’ouvrage met l’accent sur l’informatique ou sur les équipements. Mais en ce domaine, les choses évoluent très vite et certaines remarques peuvent paraître périmées, surtout lorsqu’on observe le matériel présenté. L’évocation de l’école en France fait l’impasse sur la réforme des rythmes scolaires en évoquant le travail du samedi matin qui ne représente plus qu’une faible part de la réalité.

Un écolier est aussi un enfant

Dans plusieurs pays, les uniformes sont obligatoires comme en Angleterre ou en Espagne. Pendant la récréation au Mexique, Jucari joue aux tazos, des jetons offerts dans certains paquets de chips. L’enfant apprendra peut-être le mot d’abhinandan. Il s’agit d’un geste effectué en Inde pour se saluer. Cela sert aussi à dire merci et au passage cela réduit le bruit ! Pour chaque enfant présenté, une partie est consacrée à sa famille, ce qui complète utilement l’ouvrage.

Les enfants prennent plaisir à la lecture de ce livre et s’en emparent sans problème. Ils se livrent spontanément au jeu des comparaisons et des rapprochements grâce aux entrées très concrètes.

( c) Jean-Pierre Costille, avec l’aide de Clara et Nina pour les Clionautes.