Cet ouvrage est un recueil d’articles organisé en deux parties. L’ introduction intitulée « Panorama historique de l’éducation aux médias » précise d’abord plusieurs modalités pour aborder la question de l’éducation aux médias puis définit la notion de translittératie.

Un recueil d’articles

Cet ouvrage est un recueil d’articles organisé en deux parties. L’ introduction intitulée « Panorama historique de l’éducation aux médias » précise d’abord plusieurs modalités pour aborder la question de l’éducation aux médias puis définit la notion de translittératie. Chaque article est introduit par un résumé et livre quelques mots clés avant de commencer. Une bibliographie est proposée après chaque contribution. Le titre de l’ouvrage est un peu trompeur, car il faut bien savoir ce qu’on va trouver dedans. Il ne s’agit nullement de conseils ou de propositions pédagogiques mais bien souvent de compte rendus d’expériences, souvent tellement ciblées, qu’on ne sait pas trop ce qu’on pourra en faire en tant que praticien.

Un ouvrage vite fait techniquement….

L’ouvrage comporte de vrais problèmes basiques d’édition comme à la page 21 où Eduscol est cité de façon incomplète avec trois lignes blanches. Certes, on a la note de bas de page pour retrouver le texte cité en référence, mais c’est tout de même gênant. Ce n’est pas le seul souci car dans un article page 29, on est face à des diagrammes circulaires sur « le nombre de sms envoyés par mois » qui laissent perplexes. En effet, réalisés en noir et blanc, ils sont presque inutilisables à moins de parier sur les nuances de gris et leurs correspondances. Enfin, on pourra remarquer aux pages 280 et 281 qu’on a l’impression d’une mise en page qui fait varier la taille des caractères et même les polices. Ces aspects de présentation sont pour le moins agaçants.

…et au contenu très précis !

Autre point qui gagnerait à être amélioré, c’est de donner un sous-titre à l’ouvrage pour savoir à quoi s’attendre. Le livre se fonde sur des espaces parfois très (trop ?) précis comme le milieu estudiantin abidjanais ! D’autres articles évoquent « L’autonomisation des jeunes burkinabés face à Internet » ou la «  Présentation de soi dans Facebook : cas de l’identité déclarative des internautes de la ville de Maroua, Cameroun ». On a cité à dessein le titre entier des articles pour souligner combien on se situe sur des cas très précis. A chacun de voir s’il a besoin de ce  niveau d’information.

Education aux médias, le rôle de l’école

Si l’on peut néanmoins faire émerger quelques articles, ce serait finalement davantage pour le cours sur les défis de l’Afrique en terminale, ou la question du développement en seconde. En effet, une contribution s’intitule «  Les performances de l’éducation en Afrique : le rôle des TIC ». L’article mentionne les Objectifs du Millénaire pour le Développement avec notamment l’objectif d’atteindre l’éducation pour tous. Il y a aussi «  L’éducation aux médias : un enjeu majeur pour le Sénégal ». Cet article insiste sur quelques spécificités du pays, comme le fait que la télévision a fait son apparition en 1963 grâce à l’Unesco. L’éducation aux médias est encore plus qu’ailleurs peut être vécue comme une étape indispensable dans la construction de citoyens éclairés.

Information litteracy-littératie-translittératie

La littératie est définie comme « l’ensemble des compétences de l’individu qui doit être capable d’évoluer de façon critique et créative, autonome et socialisée dans l’environnement contemporain ». Il ne s’agit donc pas simplement d’acquérir des connaissances, mais bien de développer des pratiques en lien avec les technologies actuelles.
Une contribution porte sur le cyberharcèlement des adolescents et évoque le cas d’Amanda Todd, cette adolescente qui s’est donnée la mort après la divulgation de photos d’elle où elle montrait sa poitrine. La seconde partie verse parfois dans un jargon qu’il m’est parfois personnellement difficile de maîtriser. Plus originale, la contribution intitulée « Traditionalisme catholique et éducation-médias. Catéchèse et évangélisation ». L’article « s’interroge sur les vecteurs de transmission du message chrétien dans les milieux traditionalistes sur le web ».

On l’aura compris, cet ouvrage est incontestablement à réserver aux spécialistes et pourrait gagner en confort de lecture.

© Jean-Pierre Costille pour les Clionautes