Dirigé par Jean-Pierre Lauby, IA et IPR à Paris et rédigé par une équipe de sept enseignants certifiés et agrégés, cet ouvrage présente l’étude de cas comme une approche efficace pour servir la comparaison et l’analyse multiscalaire. Le programme de 6ème, « La Terre, planète habitée » se prête bien à cet exercice que les différentes séquences balaient de manière complète.
Après une introduction rappelant que le paysage constitue une entrée privilégiée pour aborder ces thèmes et que la notion d’habiter ne doit pas être perçue d’une façon trop réduite ou trop aménagiste (l’habitat temporaire, l’habitat de passage, les touristes…sont des réalités à ne pas négliger), le coeur du livre s’ouvre sur quatre entrées (habiter la ville, le monde rural, les littoraux et les espaces à fortes contraintes) comprenant chacune quatre exemples.
Chaque étude de cas offre six à huit documents variés (photographies en nombre certes mais également cartes, textes, graphiques, témoignages…) et un tableau final utile intitulé « mise en perspective » qui permet de faire la synthèse sur les grands domaines de « l’habiter ». C’est un peu dense et on sait bien que tout n’est pas reproductible en l’état dans la réalité. On peut ainsi supposer que chaque enseignant y piochera selon ses besoins.
Le tour des lieux et des thèmes apparaît exhaustif et permet de faire des liens entre les différentes composantes de chacune de ces quatre entrées même si les quatre ensembles géographiques retenus ne sont pas représentés à chaque fois.
Les villes montrent leurs aspects historiques dont on tire profit pour le tourisme (Saint-Petersbourg, Lima) ou affichent leur réussite métropolitaine (Johannesburg, San Fransisco). Les problèmes de la croissance urbaine génèrent des coupures fortes entre centre et périphérie (Saint-Petersbourg) ou des risques sanitaires (Lima). Le multicommunautarisme, pacifique (San Fransisco) ou criminogène (Johannesburg) est évoqué tout comme les risques naturels (San Fransisco).
Le monde rural présente des agricultures locales peu productives (Togo) ou, au contraire, ayant réussi à s’élever en véritable civilisation (Mékong) mais où la cohésion sociale est de mise dans les deux cas. La mécanisation et l’accueil de nouvelles populations non agricoles (Beauce) sont aussi abordés tout comme la sensibilisation planétaire causée par les effets pervers des fronts pionniers (Amazonie).
La question des littoraux permet d’effectuer des comparaisons locales (Nantes, Saint-Nazaire) mais surtout de voir que l’attractivité des côtes crée des conflits d’intérêt entre résidents permanents et touristes (Ile de Ré), parfois au point de banaliser les accès privés et l’enfermement (Floride). La question de la saturation d’un site originel et de la création d’un nouveau port est également intéressante (Shanghai).
Enfin, la dernière partie passe en revue les contraintes liées à la rareté de l’eau (Sahara), au relief (Népal) mais aussi à l’isolement qu’il soit dû à une banquise qui ouvrira bientôt de nouvelles routes maritimes (Canada) ou à la domination d’un voisin (Sumatra).
Un DVD reprenant les documents de l’ouvrage ainsi que d’autres est fourni mais l’exécutable ne fonctionne hélas pas sous Mac. Mise à part cette remarque et pas mal de photographies pas toujours des plus nettes, cette réalisation s’affiche comme un outil bien conçu pour aborder la géographie en début de collège même s’il n’est pas réellement clé en mains.