Après « Explorer l’histoire au CM1 » et « Explorer l’histoire au CM2 », les éditions Génération 5 proposent un nouveau classeur et logiciel pour traiter cette fois la géographie au CM1. On retrouve donc un format déjà éprouvé, qui fait clairement le choix du clé en mains pour aider les enseignants. Il propose vingt-deux séances pédagogiques qui abordent les trois thèmes de l’année en géographie et couvrent ainsi l’intégralité du programme de CM1.
Un classeur et un logiciel
L’ensemble est utilisable avec un TBI ou un VPI ou un simple vidéoprojecteur. Le classeur comprend le déroulement détaillé des séances, les fiches de travail pour les élèves ainsi que des informations pour l’enseignant. Tous les autres documents sont accessibles sur le logiciel. Si on procède à un relevé des types d’activités proposés qui nécessitent l’utilisation d’un TBI, il y a du glisser-déposer, du relier ou encore du questionnaire à choix multiples. Le logiciel propose, de façon très pratique, l’accès au lexique utilisé dans la séance grâce à une icône. Quand le chapitre s’y prête, l’accès à l’ensemble des clichés de la ville est possible, comme dans le cas de Lyon, avec en plus avec les images présentées selon les différentes parties du thème.
Une structuration avec des étapes claires
Chaque séance est construite selon le schéma suivant : d’abord un document de découverte, qui a pour but de susciter l’intérêt et les échanges, puis des exercices écrits pour un travail individuel ou de groupe, une vidéo pour compléter les notions clés, l’élaboration de la trace écrite et enfin des activités de réinvestissement. Ce format qui se répète est rassurant pour ceux qui débutent mais pourra sembler parfois trop mécanique à d’autres qui auront parfois l’impression que leur rôle se réduit à cliquer pour faire avancer les activités. Ainsi, lorsqu’on clique sur trace écrite apparait alors un texte de synthèse qui correspond au texte sans les trous proposés dans la fiche élève. Comme toujours dans ce genre de propositions clés en mains, chacun doit s’emparer de ce qui lui correspond et amender la proposition en fonction de ses objectifs.
Pour aider l’enseignant au niveau scientifique et au niveau pédagogique
Les auteurs proposent une fiche générale de présentation du thème comme dans le thème 1 « Identifier et découvrir les lieux où j’habite ». Ils en donnent les enjeux et commentent brièvement les recommandations officielles. Parmi les autres compléments proposés à l’enseignant, notons une webographie présentée sous forme de mini liens. Des notes pour l’enseignant font le point sur les aspects scientifiques. Il y a aussi pour chaque séance le souci de proposer un minutage indicatif des différentes phases et un effort pour proposer des évaluations qui identifient les compétences travaillées.
Quelques exemples de séquences
Dans le chapitre 1 « Découvrir mes lieux de vie : mon espace proche », les documents de découverte sont des images de logements. Presque systématiquement les questions sont organisées pour faire d’abord définir à l’élève la nature du document puis le lui faire décrire. A l’issue de cette étape, on accède à un carnet d’observations qui propose quelques questions guides pour l’élève autour de son quotidien. On peut alors enchainer sur une vidéo très claire avec deux exemples incarnés par des enfants, puis l’élève est invité à réaliser la même activité le concernant. Il peut alors s’appuyer sur les informations collectées dans l’étape précédente. L’activité finale ici proposée est assez anecdotique puisqu’elle propose par un jeu de glisser-déposer d’identifier les types d’habitat, ce qui n’est qu’un aspect mineur de la séance. Le troisième thème « Consommer en France » est décliné en trois chapitres autour des besoins en eau, des besoins en énergie et des besoins alimentaires. Si l’on prend la première entrée, celle-ci aborde successivement « Consommer l’eau en France » puis « Exploiter et acheminer l’eau » avant de proposer une évaluation. La durée des vidéos est bien pensée puisqu’elles durent en général de 4 à 5 minutes. Précisons tout de même que les auteurs proposent aussi quelques liens vers des reportages, mais non embarqués donc cela nécessite une connexion internet comme pour le réseau Egurretik à Bayonne.
Quelques bémols
La volonté de proposer du clé en mains implique parfois des activités qui sont du recopiage. Ainsi, après une vidéo sur l’étalement urbain, l’élève doit compléter le croquis, c’est-à-dire en fait recopier les couleurs. Les auteurs ont le souci de prévoir une phase de réactivation au sein d’une séquence. Ainsi, le chapitre « Satisfaire en France les besoins en énergie » qui est le chapitre 2 de « Consommer en France » propose au début de la deuxième séance de s’appuyer sur l’activité interactive de la première séance. Plutôt qu’une simple reprise telle quelle d’un morceau de la séance précédente, on aurait pu imaginer de proposer d’autres documents qui favoriseraient le réinvestissement. Dans les vidéos, les films proposés s’appuient souvent sur des images mais finalement assez peu de vidéos. Il aurait été judicieux également d’aborder la question de l’auto-évaluation.
Ce classeur peut donc être une aide précieuse pour aborder le programme de géographie. Il permet de cerner les points essentiels à traiter, offre des propositions pédagogiques à utiliser, adapter ou dont s’inspirer.
Pour s’en faire une idée plus précise de nombreux extraits sont accessibles ici.
© Jean-Pierre Costille pour les Clionautes
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Recension de la précédente édition
Une ressource clé en main
L’objectif de l’auteur est clairement de proposer un fichier qui se suffise à lui-même. Le souci du clé en main va jusqu’à fournir le barême en plus de la correction de l’évaluation. Les séquences sont construites autour d’une articulation qui est toujours la même. Cet outil pourra rendre des services au débutant ou au professeur des écoles peu assuré en histoire. Il peut évidemment être utilisé par quelqu’un de plus expérimenté qui ira alors, sans doute, vers une utilisation plus ciblée de certaines ressources ici proposées. Au début du classeur se trouve un mode d’emploi général qui détaille le contenu du kit. Dans le classeur, on trouve le guide enseignant et, dans le cd rom, les fiches papier au format numérique. On apprécie les mini-liens très pratiques proposés dans la partie webographie.
Et dans le cd-rom ?
L’enseignant trouve dans le cd-rom un fichier « documents » avec, classés à l’intérieur, les documents en lien avec les chapitres du programme. A l’intérieur de chaque, les documents sont proposés en pdf ou odt, voire les deux selon les cas. Toutes les activités ou traces écrites sont proposées vierges et complétées. Remarquons également des cartes d’identité, c’est-à-dire des biographies des personnages historiques rencontrés, toutes proposées cette fois en pdf. Nathalie Borroni propose également des cartes mentales mais qui ressemblent davantage à des documents de synthèse. Elles existent là aussi complétées et en document, pas tout à fait vierges, c’est-à-dire en faisant apparaitre les cadres. Signalons enfin la bibliothèque de toutes les images proposées classées par chapitre.
On peut découvrir des exemples de l’ensemble ici.
Quelques nuances
Nathalie Borroni choisit de faire de « Quelles traces d’une occupation ancienne du territoire français ? » une introduction alors qu’Eduscol lui consacre une entrée à l’identique des autres chapitres. Dans le troisième chapitre du thème 1, il est bizarre d’utiliser l’expression « d’invasions » dans la fiche destinée aux élèves alors que le reste du chapitre parle bien des migrations successives. On est plus réservé sur les modalités de trace écrite car elles sont toutes sous forme de textes à trous. On n’est bien sûr pas obligé de les utiliser sous cette forme. Ponctuellement, on est face à une question qui n’en est pas une, comme avec le document d’accroche sur Napoléon qui demande d’identifier le personnage à partir de trois portraits sachant que son nom est inscrit dans le bandeau du haut.
Du côté scientifique
Chaque partie commence par un rappel historique, sorte de guide du maitre, qui permet à l’enseignant de faire un point scientifique. Ainsi, dans le thème 2, sur « Le temps des rois », le chapitre 4 traite de Louis XIV, roi à Versailles. Une double page fournit des repères organisés en sous-parties : « le règne de Louis XIV », « le château de Versailles », « la Cour et les artistes » et « le peuple sous Louis XIV ». Sur le chapitre « les origines de la Révolution française », l’auteur insiste sur une société d’ordres, sur le rôle des Lumières et sur le fait que le pays est ruiné. Chaque chapitre propose une webographie qui renvoie, par exemple, à des petits films de francetveducation ou au site « L’histoire par les cartes ».
Une séquence type
Les séquences sont structurées selon le tempo suivant : un document de découverte, un visionnage d’une vidéo de quelques minutes, des activités interactives, des travaux individuels, une trace écrite avant l’évaluation. C’est l’atout de l’ensemble et ce qui pourra sembler trop cadré pour d’autres. Lorsqu’on entre par exemple dans le chapitre 2 du thème 2 consacré à « François Ier, protecteur des Arts et Lettres à la Renaissance », on trouve trois sous-entrées : « Le temps des grandes explorations », « François I er roi de France » et « La Renaissance en Europe ». On peut accéder aux biographies et à la frise. On peut d’ailleurs afficher cette dernière tandis que la vidéo continue. Le document de découverte proposé est un planisphère de 1502 accompagné de questions à faire défiler après chaque réponse. On peut apprécier le souci de lier l’ensemble car la dernière question conduit fort logiquement au visionnage de la vidéo. Il y a des quizz mais il manque un bouton retour à la fin du questionnaire.
Quelles activités ?
Le classeur et cd-rom prennent aussi sens en liaison avec un tbi ou un vpi pour faire participer les élèves. Les activités consistent en « déplacer, associer, relier, des questionnaires à choix multiple, des vrai faux, ordonner et des mots cachés ». Ainsi, pour le chapitre sur Napoléon, l’auteur propose un vrai-faux sur les réformes impériales ou une activité autour de « relier » consacrée à l’organisation politique et militaire de la France qui met en évidence les quatre grandes périodes que l’on distingue classiquement sur la période 1792-1814. Il y a également un questionnaire à choix multiple sur les batailles de Napoléon.
Au total, ce kit est très guidé, très complet et rendra d’utiles services pour la prise en mains du programme. Comme pour d’autres outils proposés par cet éditeur, il reste ensuite à chaque utilisateur à aller plus loin pour créer ses propres ressources.
© Jean-Pierre Costille pour les Clionautes