« Population & Avenir, revue indépendante alliant rigueur et pédagogie, vous présente une analyse originale des enjeux actuels. Vous y trouverez une source d’informations, de réflexions et d’argumentaires amplement illustrés par des cartes, des graphiques, des tableaux, des schémas… »

ÉDITORIAL par Gérard-François DUMONT
L’URBANISATION DU MONDE A-T-ELLE DES LIMITES ?
Pour la première fois dans la longue histoire de l’humanité, la population urbaine serait devenue majoritaire dans le monde en 2008. Et la croissance urbaine devrait se poursuivre. Mais ces évolutions projetées sont-elles certaines ?
Par exemple, le taux de croissance des grandes villes des pays d’Amérique Latine s’est considérablement ralenti sous l’effet de la décélération démographique générale et de la baisse de l’exode rural. Certaines villes peuvent aussi connaître des périodes de décroissance temporaires (Londres ou New York au milieu du XXème siècle) ou sur une durée plus étendue (shrinking cities de Détroit ou Cleveland aux États-Unis). De multiples facteurs pourraient provoquer des décroissances urbaines : politique, économique, sociale et démographique et contredire certaines projections.

DOSSIER par Laurent CHALARD
LA GÉOGRAPHIE DES PLUS FORTES CROISSANCES URBAINES
Les fortes croissances démographiques sont souvent liées à un effet taille. Sur les 91 communes urbaines de France métropolitaine ayant connu la plus forte progression démographique entre 2006 et 2014, l’aire urbaine de Paris en compte 37. Lyon, Toulouse et Bordeaux comptent également de nombreuses communes urbaines en croissance. Les aires urbaines de Nice et de Lille font ici exception. Les métropoles de taille intermédiaires ont peu de communes urbaines en forte croissance, sauf autour de Rennes et Montpellier. Enfin dans les agglomérations de moins de 100 000 habitants, seuls quelques territoires attirent en Savoie ou sur les littoraux méditerranéens et atlantiques.
L’auteur propose un typologie en 6 catégories : les communes urbaines de re-densification (sous l’effet de vastes opérations de rénovations urbaines), les communes urbaines bénéficiant de disponibilités foncières (densification de quartiers déjà urbanisés en Ile-de-France ou péri-urbanisation à Toulouse par exemple), les communes de type « boomburb » ou « baby boomburb » (communes périurbaines de plus de 7500 habitants), les « villes nouvelles », les « villes satellites » (qui profitent de la proximité d’une unité urbaine) et les communes littorales à dominante balnéaire (à dominante résidentielle).

DOCUMENT PÉDAGOGIQUE (libre de droits)
LES 91 COMMUNES URBAINES DE FRANCE MÉTROPOLITAINE EN FORTE CROISSANCE

EXERCICE PÉDAGOGIQUE par Eric GACHET
CROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE ET DÉVELOPPEMENT EN ÉTHIOPIE
Cette proposition s’inscrit dans le programme de géographie en classe de 5ème dans le thème « La question démographique et l’inégal développement ». L’objectif est de comprendre les enjeux de la croissance démographique dans un pays en développement : l’Éthiopie. Plusieurs documents sont mobilisés : cartes à différentes échelles, graphiques, photographie et texte. Ils mettent clairement en relation l’augmentation de la population et les nouveaux besoins de la population : scolarisation, logement… L’enjeu d’un développement durable et le rôle parfois contradictoire des différents acteurs sont également évoqués.

LE POINT SUR…par Jean-Paul SARDON
LA POPULATION DES CONTINENTS ET DES ETATS EN 2017
Population & Avenir présente les statistiques mondiales de population par continents et sous-continents, de tous les États membres de l’ONU et de toutes les entités géographiques dont la population atteint ou dépasse 150 000 habitants. Elles sont commentées par Jean-Paul SARDON de l’observatoire démographique européen.
Les écarts de fécondité et d’espérance de vie sont toujours aussi considérables. Fait remarquable : l’Afrique pèse deux fois plus que l’Inde dans la croissance démographique mondiale. En 2050, l’Afrique serait le seul continent à voir sa part dans la population mondiale progresser à cause d’une fécondité toujours élevée et de la jeunesse de sa population. La population de l’Afrique serait multipliée par 2,1 d’ici 2050. Autre constat : le vieillissement de la population touchera bientôt les pays du Sud. La part des 65 ans ou plus dans les pays les moins développés devrait doubler d’ici 2050 et quadrupler à la fin du siècle.

ANALYSE par Abdourahmane Mbade SENE
ÉVOLUTION DE LA FÉCONDITÉ ET ENJEUX DE DÉVELOPPEMENT
La fécondité élevée et la rapide croissance démographique de l’Afrique ont et auront des conséquences importantes tant sur le plan géopolitique (migrations vers l’Europe) que sur le plan du développement socio-économique du continent. La principale contrainte au développement économique du continent africain est-elle liée à sa fécondité annoncée très élevée, entre 7 à 8 enfants par femme ? Les pays africains aux fécondités les plus élevées présentent en effet les plus importants taux de croissance naturelle, en même temps qu’ils enregistrent les plus faibles indices de PIB par habitant et de taux d’accès à l’électricité.
Le nombre d’habitants de l’Afrique devrait passer de 1,2 milliard en 2015 à 2,5 milliards en 2050. En 2100, la projection moyenne prévoit un nouveau doublement de la population qui atteindrait alors 4,5 milliards. Plus d’un tiers de la population mondiale serait alors africaine. L’inertie démographique actuelle de la population africaine est en effet considérable à cause de son extrême jeunesse.
Le développement socio-économique de l’Afrique dépendra de la capacité de ses pays à redéfinir leur politique de développement en tenant compte de leur contexte démographique national et régional. L’avenir démographique présente quelques opportunités, notamment la jeunesse de la population. Elles peuvent servir de tremplin pour l’amélioration des conditions sociales et économiques de l’Afrique et de sa position géopolitique dans le monde.