Tous les 4 ans, l’élection présidentielle américaine est l’occasion de faire le point sur le pays le plus puissant du monde. Dans ce hors-série, spécial États-Unis, des ados américains racontent leur vie et leurs rêves.
Le président des États désunis
Un premier sujet reprend un certain nombre de poncifs autour de l’image du président Trump : possiblement le pire président de l’histoire des États-Unis mais capable d’être réélu le 3 novembre prochain. Pour ses contradicteurs, il est sexiste, vulgaire, menteur et arrogant. Pour ses partisans, il a tenu toutes ses promesses. Il a retiré son pays de plusieurs accords internationaux et d’organisations comme l’Unesco, l’organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture. C’est ce que ses électeurs attendaient, pensant que les autres pays profitaient trop de la richesse et de la puissance américaine.
L’épidémie du coronavirus porte un coup d’arrêt brutal à la campagne de Trump. Le président sortant manifeste beaucoup d’arrogance et de désinvolture. Le bilan humain est catastrophique même si le bilan économique semble meilleur qu’ailleurs. En revanche, l’extrême pauvreté s’est accentuée partout dans le pays.
Les USA sont-ils le pays le plus puissant du monde ? et autres idées reçues…
Ce numéro spécial propose de réponses contrastées sur xx idées reçues sur les États-Unis : sont-ils le pays le plus puissant du monde ? sont-ils rongés par le racisme ? sont-ils un pays très religieux ? À chaque fois, sont argumentées la part du oui et la part du non. Les États-Unis sont bel et bien la 1ère puissance économique, militaire et culturelle mondiale. Mais, une enquête commandée par Pew Research Center, en 2018, montre que l’image des s’est dégradée dans le monde. Le rival chinois est devenu la 1ère puissance commerciale mondiale coiffant au poteau les Etats-Unis. Le racisme est certes, aux Etats-Unis, un mal profond : les Noirs représentent 13% de la population et 35% des personnes emprisonnées. Ils sont également plus touchés par la pauvreté. 21% des Noirs sont pauvres contre 10% des Blancs. Mais, l’élection de Barack Obama a représenté un symbole pour les Noirs. Le racisme n’est plus simplement un sujet de récrimination des Noirs, il est devenu l’affaire de tous. Depuis 60 ans, des mesures favorisent l’accès des Noirs aux universités. Dans son histoire, les États-Unis ont représenté la « terre promise » pour beaucoup de familles britanniques persécutées en Europe. Aux États-Unis, la force de la communauté religieuse est importante. Ces groupes exercent un poids non négligeable dans les grandes questions de la société comme la lutte pour l’éducation, les droits des Noirs, etc. Mais, la religion perd du terrain, notamment chez les plus jeunes. 79% des Américains estiment que la religion a perdu de son influence dans la vie de tous les jours.
Mon road-trip dans l’Amérique profonde
Jérôme Taub est un photographe qui a traversé les États-Unis d’Est en Ouest le long des Interstates, ces routes qui ont construit l’Amérique, ces autoroutes qui relient les États entre eux. Le constat de ce road-trip à travers l’Amérique profonde : cow-boys, religion, armes et années 1980 restent l’âme de ce pays. La religion et le drapeau américain sont partout présents. Dans l’Ouest américain, les armes sont en vente libre… Les hommes vont enterrer leur vie de garçon au stand de tir, ou acheter des armes de chasse ou de défense en famille. La culture des années 1980 persiste en Amérique. Une époque caractérisée par un retour au conservatisme et aux valeurs morales et puritaines.
Au fil des kilomètres, Jérôme Taub s’aperçoit qu’il existe un fossé entre les littoraux et l’Amérique profonde, mais également à l’intérieur des villes. La séparation entre riches et pauvres s’accentue terriblement. Une séparation devenue hermétique qui fait naître 2 Amériqsues qui s’ignorent. L’une riche, moderne et éduquée et l’autre populaire, peu éduquée, délaissée et qui s’accroche aux valeurs du passé. À San Francisco, des bidonvilles apparaissent dans de nombreuses rues. Pourtant, beaucoup de sans-abris ont un travail, mais se loger est devenu hors de prix sur la côte ouest.
Au pied du mur
Entre Mexique et États-Unis, le gouvernement américain construit un mur qui s’étend déjà sur 1/3 des 3144 km de la frontière. Le but ? Limiter le trafic de drogue et l’immigration clandestine en provenance d’Amérique du Sud. Donald Trump veut prolonger et renforcer cette barrière. Fred Marie est allé à la rencontre des habitants du borderland. Là, il a partagé les journées des border patrol qui patrouillent jour et nuit, assistés par des drones et des caméras : les entrées illégales ont été divisées par 3 grâce au mur qui a été construit sous le président Bush et continué par le président Obama. À Tijuana, le mur se jette dans l’océan Pacifique. Côté mexicain, il a perdu de sa froideur métallique grâce à des artistes de rue.