CR par Bertrand Quennoy

La Chanson maritime : le patrimoine oral chanté dans les milieux maritimes et fluviaux Tome 1, Actes du colloque de l’Aiguillon-sur-mer 16-17 juillet 1998, editions L’Harmattan, 418 pages (2010)

« Quand nous arriv’ons à Toulon, C’est là qu’il gn’en aura de vin dans le bidon. »(La journée du matelot en 1844)
Dans l’imaginaire collectif, les chants de marins voguent entre péripéties de navigation et histoires de vieux loups de mer.
Pourtant les actes de ce colloque, le premier du genre, qui s’est tenu en 1998 à l’Aiguillon-sur-mer recense et étudie le répertoire de la chanson maritime du XVe au XXe siècle. Les contributions d’ethnologues, folkloristes, chanteurs ou amoureux de la mer ont été enrichis par les nouvelles recherches et les études qui ont vu le jour depuis.

La première partie de l’ouvrage insiste sur la sauvegarde de ce patrimoine oral des marins et mariniers. La collecte de ces chants francophones montre l’existence d’un véritable répertoire spécifique aux grandes régions de pêche ou de navigation: Terre-Neuve, Boulogne-sur-mer, la Vendée, le Bas-Poitou, la Loire et la Normandie.

Ce répertoire maritime francophone est étudié dans la seconde partie
: les articles présentent une véritable historiographie des chants maritimes dans lesquels apparaissent matelots, côtiers, dockers, mariniers ou femmes de marins. Aussi chaque chant est illustré par sa partition, un apparat critique et une courte analyse de l’œuvre. Un CD, sélection de 70 ans d’archives sonores, accompagne en musique la lecture.

Enfin la troisième partie de l’ouvrage étudie le répertoire spécifique des « chantey » : ces chants de matelots qui rythment le travail des navires. Autant de chants de manœuvre, pour hisser, virer ou qui accompagnent la vie du quotidien.

L’ouvrage prend place dans la collection « Patrimoine culturel et immatériel » : une collection de l’éditeur L’Harmattan qui publie autant de recueils de chansons des Provinces françaises. Ces sources constituent une bonne base de recherche en histoire culturelle. L’historien pourra trouver dans ces chants, recensés et classés, un angle d’étude intéressant des sociétés littorales.

© Bertrand Quennoy