Le DVD-Rom que vient d’éditer la Fondation de la Résistance a été réalisé dans le cadre de la campagne nationale de l’AERI (Association pour des études sur la Résistance intérieurePour mémoire, l’AERI est une association qui a été créée en juin 1993 par d’anciens résistants (Jean Pierre-Bloch, les époux Aubrac, Serge Ravanel, etc.), dont la mission est « d’animer et de coordonner des études sur la Résistance intérieure ». Elle est devenue, en janvier 2012, un département de la Fondation de la Résistance.), sous l’égide du comité historique et pédagogique présidé par Antoine Prost. La Somme est ainsi le 28e département à faire l’objet d’un outil de référence de ce type, après la Corse (juillet 2003), la Haute-Garonne, la Marne, l’Oise, etc.Les DVD-Rom sont évidemment toujours disponibles : voir la boutique en ligne.

Le présent DVD-Rom a été construit sur le modèle des précédentsIl est indiqué que le DVD-Rom requiert Windows 7 ou supérieur, ou Mac OS 10.7 ou supérieur. Mais il est possible de l’utiliser avec Linux (Debian ou autre). Pour cela, installer « Wine » ; dans le Terminal, lancer la commande « wine » suivie de l’adresse où se trouve « somme.exe ».. Le lecteur dispose d’une base documentaire sur la Résistance à chaque fois très imposante. La fiche sur le présent document indique ainsi plus de 3 000 fiches, 1 100 médias, 3 400 références de sources, et une base « Personnes » de plus de 3 500 noms. Le tout s’organise selon deux grandes entrées : « Aspects de la Résistance » ; « La Résistance dans son environnement ». Chacune de ces entrées donne accès à des entrées. La première, par exemple, permet d’en savoir davantage sur les activités avant ou lors de la Libération, sur les organisations de Résistance, etc. On a ainsi une notice sur la sociologie de la Résistance de la Somme qui articule différentes approches (l’appartenance religieuse, l’engagement des femmes, etc.) assez concises, mais faisant l’objet de données graphiques.

On trouvera des index thématiques : « Lieux » ; « Personnes » ; « Chronologie ». En plus de tout cela, des onglets sont disponibles en permanence : « Atlas » (avec des cartes qui ne sont malheureusement pas interactives) ; « Recherche » ; « Glossaire » (qui permet de s’y retrouver parmi les différents acronymes, et de faire la différence entre le Front national — de lutte pour la libération et l’indépendance de la France — et les FTPF, par exemple) ; « Médias » (avec des photographies, des documents vidéos, des enregistrements, des cartes — celles de l’atlas).

Ceux qui voudront aller beaucoup plus loin pourront consulter les sources utilisées, que ce soient les fonds d’archives (très nombreux), les journaux, les sites Internet, les ouvrages ou les témoignages. C’est aussi à cette aune qu’on mesurera le crédit à accorder à l’important travail qui a été mené.

Le public visé expressément par les concepteurs est d’abord scolaire. Une aide pédagogique est proposée, avec quelques pistes d’utilisation en classe ou non, individuellement ou collectivement, en histoire ou en éducation morale et civique. Il est à préciser qu’un livret pédagogique est fourni avec le DVD, qui réunit en une pièce les éléments les plus importants pour une exploitation dans ce domaine.

En réalité, le public dépasse de beaucoup le cadre scolaire. Il concerne des amateurs d’histoire locale, soucieux d’approfondir leurs connaissances sur tel ou tel aspect de la Résistance dans leur secteur géographique. Il intéresse également ceux qui travaillent dans le domaine de la recherche, sur les déportés, sur les fusillés et exécutésUn Dictionnaire biographique des fusillés, guillotinés, exécutés, massacrés (1940-1944) est en cours de réalisation dans le cadre du « Maitron », sous la direction de Claude Pennetier. Les résultats sont en accès public, libre.par exemple, qui trouveront des renseignements très précieux, comme peuvent en proposer de bons connaisseurs comme le sont les auteurs de ce travail.

Les multiples entrées et les onglets permettent de retrouver aisément ce que l’on cherche. J’avais lancé une recherche (à partir de l’onglet ad hoc) sur l’Aisne, et j’ai pu retrouver soixante-et-onze références. Ajoutons à cela que chaque notice précise les sources utilisées, propose des documents annexes (la photographie d’un déporté, par exemple), et des renvois à d’autres fiches. Et c’est là que réside le drame. Car il y a un très sérieux risque de passer toute une journée à consulter le DVD, en passant d’un personnage à un lieu, puis à une organisation, puis à un événement, puis à…, parce qu’il sera toujours possible d’étendre son regard à la périphérie du champ que l’on visait initialement.


Frédéric Stévenot, pour Les Clionautes