Voici un ouvrage qui parait simultanément avec la sortie du film en salles. La Cliothèque s’était déjà livrée à l’expérience avec la sortie du film Stauffenberg en 2009.
Pour un professeur d’histoire et de géographie l’intérêt de cet ouvrage et de ce film est de donner à des élèves le désir de découvrir une histoire romaine qui a été longtemps réduite à la portion congrue dans les programmes avant de faire une réapparition en seconde cette année.
Ce roman historique a été écrit en 1954 par une spécialiste du genre Rosemary Sutcliff. Née en 1920 dans un petit village du Surrey, elle commence à écrire à l’âge de dix-neuf ans. Elle est morte en 1992.
L’essentiel de son œuvre littéraire se situe dans l’antiquité, et cette histoire de la IXe légion ne fait pas exception. Le récit est initiatique et cet aigle perdu et finalement retrouvé est la version romaine du Graal que recherchent les chevaliers de la table ronde, autre source d’inspiration de Rosemary Sutcliff.
Incontestablement, l’auteur semble bien connaître l’antiquité des îles britanniques, et l’ouvrage présente avec beaucoup de précision l’organisation des légions romaines en campagne et les différentes tribus celtes qui ont été en contact avec l’Empire romain.
La lecture du roman est séduisante également pour le message de tolérance qu’il diffuse. Le jeune Marcus, centurion originaire d’Étrurie est nommé en Bretagne sur les traces de son père, disparu en opération au Nord de la Bretagne. Blessé et obligé de quitter la Légion, il se lie d’amitié avec un jeune Celte, Esca, un guerrier devenu esclave qui devient son ami. C’est avec ce guerrier que Marcus décide de laver l’honneur de son père en essayant de retrouver cet Aigle perdu.
Il faut franchir le Mur d’Hadrien et rencontrer différentes tribus qui sot beaucoup plus évoluées que ce que les romains pouvaient penser. Ici aussi le message de tolérance est assez appuyé d’autant qu’à son retour, Marcus retrouve cette belle jeune fille, Cottia, qui n’est pas Romaine non plus. Dans cette belle histoire, il y aussi un Happy end.

On ne peut qu’être satisfait devant la publication de ce type d’ouvrage dont on peut espérer qu’il rencontre le même succès que la série Harry Potter, associant le cinéma et le livre. Et comme le cadre historique est reconstitué avec précision, pourquoi bouder son plaisir lorsque l’on retrouve le souffle des romans épiques, la quête initiatique en plus !

Il n’est pas indifférent de savoir que les éditions Gallimard ont également publié la «suite» de ce qui se présente d’ores et déjà comme une trilogie, même si le nouveau récit se situe un siècle plus tard. L’action de «L’honneur du centurion» se situe dans le contexte de la crise de l’Empire juste avant le règne de Constantin qui a d’ailleurs été proclamé Empereur par les légions de Bretagne en 306.
Un autre de ses romans, La Pourpre du guerrier, est publié dans la collection Folio Junior.

© Bruno Modica