L’Amazonie, forêt de tous les superlatifs :

  • 300 milliards d’arbres,
  • 10 % du total mondial des espèces vivantes, végétales ou animales,
  • 14 000 espèces de plantes, 420 de mammifères et autant de reptiles, 1 800 de papillons, plus de 2 000 000 d’espèces d’insectes,
  • 7 millions de km².

Tout le monde connaît ce lieu, notamment avec les reportages sur les incendies et la déforestation mais peu sont capables d’appréhender l’immensité de cette forêt, les multiples interactions entre le monde végétal et le monde animal ainsi que la fragilité extrême de cet équilibre.

Ce livre documentaire a pour but de nous éclairer sur cet univers fascinant et mystérieux.

Philippe Godard, auteur, grand voyageur, directeur de collection,  emmène le lecteur à partir de 8 ans à la découverte des « Amazonies ».

« Il est de notre devoir à tous de la respecter, et pour cela il est primordial d’apprendre à mieux connaître la forêt, les animaux, les plantes et les humains qui y vivent. »

Cet ouvrage se compose de 31 chapitres traitant de thématiques très diverses.

Certaines sont « classiques » avec la présentation d’animaux emblématiques de l’Amazonie comme les piranhas, les caïmans, les anacondas, les dendrobates (petites grenouilles très colorées), les colibris, les singes et paresseux, le jaguar « roi de l’Amazonie », les aras et les toucans. Mais aussi les morphos, magnifiques papillons aux ailes géantes bleues irisées, les lamantins, les fourmis jardinières.

D’autres thèmes sortent des sentiers battus en abordant par exemple la découverte d’une Amazonie plus peuplée au XVIè siècle qu’aujourd’hui, la naissance du mythe  de l’El Dorado et la légende des Amazones qui a donné son nom au fleuve. En effet, en 1541, Gaspar de Carvajal, chroniqueur de l’expédition du conquistador Francisco de Orellana, affirme que les indigènes, de petites tailles et aux cheveux longs sont commandés par des femmes. Le rio Santa Maria de la Mar Dulce devient ainsi l’Amazone.

Plusieurs chapitres sont dédiés d’ailleurs à ce fleuve, le 2ème plus grand du monde après le Nil, mesurant 7 000 kilomètres de long, un bassin aussi grand que 13 fois la France, 11 km de large en moyenne…

La forêt et son extrême biodiversité sont présentées à travers l’arbre à latex qui a fait la brève fortune de ses exploitants avant qu’il ne soit remplacé par l’hévéa en Asie. Mais aussi par les lianes essentielles dans les forêts tropicales et les plantes épiphytes qui s’installent en hauteur vers la lumière et qui vivent de l’humidité de l’air, leurs racines ne servant qu’à les attacher aux branches des arbres. Le nénuphar royal est impressionnant par sa taille, il est le plus grand du monde avec un diamètre jusqu’à trois mètres ! Il ne fleurit qu’une seule fois par an et sa fleur ne vit que 2 jours. La noix du Brésil est très recherchée pour ses propriétés alimentaires et pour la fabrication de produits cosmétiques. Le noyer peut vivre plus de mille ans et c’est un arbre qui a été « cultivé » par les populations amazoniennes.

L’Amazonie produit également des substances comme le curare, extrait des racines d’un arbuste, le Strychnos toxifera. Les Indiens l’utilisent pour capturer le gibier.

Les Amazoniens ne sont pas oubliés dans cet ouvrage, leur sort face à l’arrivée des Européens et leur traitement par la suite ainsi que le chamanisme sont bien évoqués.

L’auteur ne néglige aucun aspect et prend le temps de consacrer un chapitre à l’extraction de l’or et à ses conséquences sur la végétation, sur la transformation de l’Amazonie en pâturages pour l’élevage des bovins dont les Brésiliens sont grands consommateurs. Les routes transamazoniennes sont également à l’origine de la déforestation

L’ouvrage se termine sur les chapitres suivants qui collent à l’actualité : « la déforestation : une tragédie mondiale », « Pourquoi l’Amazonie brûle ? »,  « L’Amazonie, un enjeu politique global » et « Faire vivre l’Amazonie. »

L’auteur dans les chapitres précédents a toujours pris le soin de faire référence à la nécessité de protéger cette forêt unique, de prendre conscience du fragile équilibre entre tous ses éléments. Ces derniers chapitres en rappellent la nécessité absolue. D’une part si l’Amazonie était transformée en un immense champ, sa rentabilité serait peu  importante car en fait, le sol amazonien est très pauvre. De l’autre côté, elle représente un stock de carbone énorme grâce à ses arbres. Le climat est devenu un enjeu majeur qui dépasse les simples frontières du Brésil.

Cette carte, présentée dans l’ouvrage, est révélatrice de l’immensité de cette forêt. Elle semble indestructible mais en même temps elle est tellement fragile. La biodiversité amazonienne est riche, très riche. Chaque élément a un rôle spécifique, voire endémique. Si une espèce disparaît, quelles pourraient en être les conséquences sur les autres espèces qui en dépendent ?

Cet ouvrage est très intéressant pour comprendre les équilibres fragiles qui font vivre cette forêt, ce trésor inestimable de la nature. Sans tomber dans la panique, l’auteur nous fait comprendre la nécessité d’agir pour la protéger.

Les textes sont courts, clairs, accessibles à tous lecteurs. Les chapitres peuvent être lus indépendamment les uns des autres.

Les photographies sont superbes et accompagnent parfaitement le texte. Des sources historiques intéressantes sont présentées dans les chapitres sur l’histoire de l’Amazonie.

Un ouvrage à avoir dans sa bibliothèque pour découvrir l’Amazonie avec ses enfants. En classe : en lecture documentaire, en réseau lecture sur un travail sur les continents, la biodiversité, le climat. Ou tout simplement pour expliquer l’actualité aux élèves et les sensibiliser à la protection environnementale.