Titre original : The Student Atlas, Dorling Kindersley, Londres, 2011.

Un ouvrage traduit et adapté

Cet atlas est lui aussi le fruit d’une traduction, opération dont il a déjà été question dans une autre recension. On a donc adapté un produit qui, à l’origine, s’adressait au jeune public britannique. L’ouvrage a par conséquent été doté d’une section de 14 pages consacrées à la France. Sa structure lui permet cependant d’échapper à certains défauts habituels de la traduction en histoire ou géographie.

L’ouvrage s’ouvre sur une section dédiée à la cartographie qui est suivie par une étude du monde qui nous entoure. Il aborde ensuite la France, l’ensemble des États du monde puis des cartes régionales par continents, régions polaires comprises. Le défaut de cette présentation classique est sans doute dans l’arbitraire mécanique qui oblige à séparer Russie d’Europe et Russie d’Asie ou à couper le monde arabe entre le Nord de l’Afrique et l’Asie occidentale.

Les choix classiques dominent

On reste souvent indécis devant la persistance d’atlas dont certains géographes se plaisent à les décrire comme de simples atlas routiers. Il est vrai qu’ici, les pages consacrées à la cartographie laissent le lecteur sur sa faim s’il espère trouver des cartes conceptuelles avec flux d’IDE, centres attractifs et autres périphéries intégrées. On est ici devant un atlas classique dans la conception du Schraeder et Gallouédec de Maman (édition 1947). On peut donc trouver les villes et routes principales, les distances précises et une relative exactitude des lieux dans un graphisme dense. Reflet d’une conception géographique désuète ? On en rabat, car après tout, avant de conceptualiser des croquis, un collégien doit pouvoir localiser un lieu mentionné dans l’étude qu’on lui confie. Au reste, les choix ne sont pas toujours totalement classiques comme cette page où le planisphère politique s’accompagne d’une réflexion sur les frontières et leurs formes. États ou ensemble régional, chaque région présentée l’est donc avec des cartes à l’ancienne montrant les « milieux naturels » et des cartes « population » ou « industrie », cette dernière étant figurée fort classiquement par des figurés ponctuels plutôt que par de grandes plages colorées. On a donc droit à de minuscules pictogrammes figurant les usines sidérurgiques ou automobiles, quelques vaches figurant les élevages sur les cartes de l’agriculture. C’est une géographie du comptage de tonnes d’acier et des quintaux de production laitière qui correspond à ces manuels où se succédaient naguère, dans un ordre immuable, après les cartes du relief et du climat, l’agriculture, l’industrie et les services. Son organisation régionale évacue les questionnements sur la notion d’Europe et de limites européennes. Sa conception ne permet pas de distinguer le Mezzogiorno de l’Italie dynamique ou le dynamisme des régions françaises attractives de la diagonale du vide. Les DROM-COM regroupés dans une page « France d’outre-mer » qui inclut désormais Mayotte en tant que DROM, présentent ainsi une cartographie des points urbains qui se révèle sans grand rapport avec l’étalement urbain de Pointe-à-Pitre ou Fort de France.

Un ouvrage qui a sa place au CDI

L’ouvrage est équipé des outils habituels de ce type d’atlas : pages de gardes consacrées aux drapeaux du monde, si peu géographiques mais qui peuvent être appréciées des élèves, index, glossaire, etc. La présentation, sans doute un peu ennuyeuse rend compte des caractéristiques des espaces sans pour autant donner à une lecture intelligible de ceux-ci. Il n’en demeure pas moins qu’un tel type d’atlas reste nécessaire. Avant de conceptualiser, il importe de localiser les lieux dont il est question dans une leçon en classe ou un exercice à la maison. C’est la raison d’être et la fonction de ce type d’atlas : localiser sur commande sans aller plus loin. Cet ouvrage a donc sa place dans un CDI où il rendra de bons et loyaux services.

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