Architecte et designer de renommée mondial, Mario Bellini s’essaye ici à l’exercice de l’autobiographie à destination des enfants, la vocation lui étant venue dès 8 ans.

Après un regard général sur les façades des maisons et des immeubles qui lui font penser à des visages humains (fenêtres, portes, cadres et frontons qui dessinent des yeux, des bouches, des sourcils et autres cheveux), l’auteur se focalise sur l’intérieur des bâtiments où il décrit fauteuils, tables, lampes et chaises.

Là, c’est moins en référence aux humains qu’aux animaux que Mario Bellini raisonne : le fauteuil « Bruco » qui rappelle la chenille, le robinet « pingouin », la théière « Pavone » qui ressemble à un paon…

L’essentiel, c’est de penser en termes de besoins, en termes de fonctions. C’est là l’essence du design : voile sur la lampe « bonne sœur » pour atténuer l’intensité lumineuse, coussins intégrés au rebord du lit pour faire office de tables de nuit et autres exemples…

Le privilège de l’âge de l’auteur lui permet de jauger de la durée de vie des objets : ceux basés sur le corps, stable à travers le temps, auront meilleure longévité que ceux issus d’une mode technologique.

Regard temporel mais aussi spatial puisque les besoins sont différenciés selon les cultures. Ainsi, un focus sur le Japon montre un rapport différent aux chaises, aux chaussures, aux lits et aux couverts.

Le texte est tout à fait clair et les illustrations de Erika Pittis lui rendent bien hommage. En bonus, deux chronologies illustrées : les objets crées par Mario Bellini lui-même et d’autres, qu’il apprécie, mais qui reviennent à d’autres designers.