A quoi ressemblera le monde du travail en 2030 ? Pour envisager demain, la revue « Futuribles » évidemment, mais aussi « La Tribune », « Le nouvel Economiste » ou « Die Zeit ». Les éclairages de la rédaction s’intéressent au monde des robots, aux enjeux des humanoïdes, ainsi qu’à dix hypothèses sur l’avenir du travail. «Imaginer l’avenir du travail c’est naviguer entre espoir et angoisse » comme l’annonce l’éditorial.

Le match « homme-machine »

Dans l’article de « Die Zeit », un des points essentiels c’est la tendance observée que la révolution numérique a tendance à supprimer des emplois de plus en plus qualifiés. Plusieurs exemples sont développés et certains peuvent effectivement effrayer. L’auteur précise bien que nul médecin ne peut lire tous les travaux publiés alors qu’un ordinateur oui ! Pourtant, dans un des focus de la rédaction, une rubrique est consacrée aux métiers menacés par la robotisation. Il contredit un peu l’article de « Die Zeit » car, ici, le métier de médecin est considéré comme peu menacé, tout comme celui d’entraineur sportif ou d’orthophoniste. Au contraire, les comptable fiscalistes ou les guichetiers de banque auraient du souci à se faire.

Robotique : les raisons d’espérer

Il s’agit d’une approche par secteurs, très intéressante, appuyée d’un focus de la rédaction. L’auteur évoque la robotique domestique, médicale, mais aussi l’intervention des robots dans les milieux hostiles comme sur Mars. Il rappelle aussi qu’aujourd’hui c’est l’industrie automobile qui en est la plus grande utilisatrice. 36 % des robots industriels sont installés sur les chaines de production de voitures. L’approche va plus loin car après avoir envisagé les domaines, il choisit de consacrer un développement aux défis sociétaux de la robotique. En effet, la technique n’est pas tout et il faut donc s’interroger sur la place des robots dans notre société de demain.
François Roche de « La Tribune » réfléchit ensuite à ce qu’il nomme le « nouvel âge des machines ». Un des points cruciaux à bien mesurer, c’est que les nouvelles technologies, au contraire par exemple de la machine à vapeur, provoquent «un faisceau d’innovations ». Tout cela aboutit à se demander quels métiers pour demain ? Notre société se tertiarise. Parmi les domaines porteurs, il y aura les métiers liés aux personnes âgées, mais aussi le commerce et l’hôtellerie. Là aussi, on pourrait y voir une contradiction avec le focus précédemment évoqué qui pointait ces métiers comme menacés par la robotisation.
Problèmes économiques propose enfin pour ce dossier dix hypothèses sur l’avenir du travail. Parmi elles, retenons celles-ci : « l’éducation est la meilleure politique de l’emploi » ou encore « la croissance sera féminine ».

 

Santé, taxe rose et créations d’entreprises

Ce numéro propose également un article très complet sur la santé dans le monde qui peut servir dans de nombreux cours, par exemple en seconde en chapitre introductif sur le développement. Il faut redire quelques chiffres comme le très net allongement de la durée de vie : l’espérance de vie mondiale a progressé de plus de 23 ans en soixante ans ! Ce phénomène est très récent dans l’histoire de l’humanité. Il faut aussi mentionner le rôle des campagnes sanitaires qui ont permis d’éradiquer des maladies comme la petite vérole. L’article donne ensuite un certain nombre d’autres chiffres comme le nombre de fumeurs qui s’élève à presque un milliard. On trouve surtout un paragraphe qui pointe les plus forts écarts entre pays sur certains thèmes. Ainsi, la plus grande différence d’espérance de vie se situe entre le Japon et la Sierra Leone avec respectivement 83 et 45 ans. Le taux de mortalité juvénile dans les pays à faible revenu est douze fois supérieur à celui enregistré dans les pays à revenu élevé. On trouvera aussi un encart sur l’épidémie d’Ebola.
Le numéro propose deux autres articles : un traité dans plusieurs médias récemment, à savoir la différence de prix pour un même produit selon qu’il est proposé à une femme ou un homme : le cas souvent cité est celui d’un rasoir jetable. Enfin, un numéro d’Insee première est repris, consacré à la hausse des créations d’entreprises en 2014. Ce ne sont pas moins de 550 000 entreprises qui ont été créées en France mais la moitié d’entre elles sont des auto-entreprises. Il faut aussi relever ce chiffre : seulement 5 % des entreprises sont employeuses au moment de leur création.

Au total, un numéro qui donne donc du grain à moudre au service de nos enseignements. Alors certes certains articles peuvent sembler se contredire ponctuellement, mais sur un sujet prospectif, cela est somme toute assez logique et donne plutôt à penser. Un numéro à conserver pour vérifier dans quinze ans si les analyses proposées ici sont advenues…

© Jean-Pierre Costille pour les Clionautes.