Que signifie être européen pour des collégiens ? A travers l’histoire de deux enfants, Nathan et Rim, Nathalie Loiseau et Nathalie Desforges proposent une bande dessinée accrocheuse et en prise avec l’actualité. Cet ouvrage, conseillé à partir de 8 ans, s’inscrit dans une collection qui comprend plusieurs déclinaisons dont la plus connue est « L’histoire de France en BD ». La bande dessinée propose à la fin un petit lexique, un schéma avec les étapes de la construction européenne et un organigramme des institutions.  

Deux enfants pour parler d’Europe

A travers la discussion de Rim et Nathan, c’est l’occasion d’aborder plusieurs aspects sur l’Europe. Cela se fait sous forme de petits chapitres, de longueur variable, identifiés par un titre. L’un, Nathan, rentre de vacances en Grèce alors que l’autre, Rim, prépare sa rentrée dans un collège international à Strasbourg. Présenté ainsi, on a l’impression d’avoir deux petits Européens avec un certain niveau de vie. Cependant, et pour que le livre fonctionne, on découvre très vite que Nathan apparait plutôt comme opposé à l’Europe alors que Rim est une convaincue.

Une volonté de parler de sujets actuels et sensibles

On peut faire crédit aux auteurs de parler de l’Europe dans des aspects très contemporains et en s’emparant de sujets sensibles comme la question des réfugiés ou la situation financière de la Grèce. Le petit Nathan, de retour de vacances en Grèce, pointe le fait que  l’Europe aurait laissé tomber la Grèce quand des réfugiés sont arrivés sur ses côtes. Elle a dû se débrouiller alors que sa situation financière était précaire. Rim en apprend un peu plus sur ce point en discutant avec une copine de classe dont les parents, pharmaciens en Grèce, ont choisi de quitter le pays face à la situation économique. Tout n’est pas dans une tonalité négative évidemment et Rim fait par exemple remarquer gentiment à Nathan que, s’il a pu se rendre en Grèce  sans formalité et sans avoir besoin de changer d’argent, c’est à l’Europe qu’il le doit. 

La législation européenne

Les deux auteures essayent de rendre vivant le processus de décision à l’intérieur de l’Union européenne en choisissant un exemple sur la réglementation d’Internet et notamment sur les sites terroristes. On le voit, là encore, un choix assumé de traiter du monde tel qu’il est et pas sous une forme éthérée sous prétexte qu’il s’agit d’une bande dessinée pour le jeune public. Sur les différentes institutions, la jeune Rim a, au départ, un peu de mal à maitriser l’ensemble mais s’y retrouve finalement.

L’Union européenne : une longue histoire et des débats

Deux chapitres reviennent sur cet aspect avec d’abord une évocation des différentes entrées puis une approche sur les raisons de cette construction autour de l’idée de paix après plusieurs conflits qui avaient déchiré le continent. La visite à une foire européenne permet d’aborder d’autres aspects comme Erasmus, avec la rencontre d’un apprenti parti en Allemagne, mais aussi des questions comme le glyphosate et à travers elle celle des lobbies. C’est l’occasion aussi de parler de la liberté de circulation des marchandises et de ce que cela signifie dans notre quotidien à travers quelques produits. Pour finir sur une note très consensuelle cette fois, les auteures évoquent Thomas Pesquet et l’Agence spatiale européenne.

A partir des discussions entre deux enfants, cette bande dessinée aborde de façon très concrète l’Europe. Elle articule en permanence des exemples du quotidien et des questions plus globales.

 

© Jean-Pierre Costille pour les Clionautes