Nous la Commune est né à l’initiative du graphiste et illustrateur Dugudus.

Le projet, qui a germé durant le confinement de 2020, consistait initialement à vouloir transmettre un message en concevant une exposition autour de la Commune et des personnalités qui en furent les acteurs.

Fort d’un travail fouillé sur les sources iconographiques disponibles, Dugudus a, en association avec l’historien du droit Hugo Rousselle, réalisé une série de cinquante portraits de communardes et de communards selon un diptyque texte/représentation pour chacun d’entre eux.

Les présenter tous ne constituerait qu’une longue liste à la Prévert.

Aux côtés des « grandes figures » communardes, tels qu’ Edouard Vaillant, Elisabeth Dmitrieff, Louise Michel, Jules Vallès, Eugène Varlin, Gustave Courbet ou encore Jaroslaw Dombrowski, le lecteur est invité à découvrir (ou redécouvrir) des communard(e)s dont les noms sont parfois moins familiers.

Ainsi l’album débute par la geste de Galdric Verdaguer, sergent du 88e régiment d’infanterie, qui met « crosse en l’air » le 18 mars 1871. Un focus est fait également sur les acteurs des Communes de province, avec Gaston Crémieux qui proclame la Commune de Marseille, Émile Digeon, chef provisoire de la Commune de Narbonne et Jean-Baptiste Dumay au Creusot.

Nombre de portraits sont consacrés aux femmes qui prirent part à l’épisode révolutionnaire : Paule Minck, Sophie Poirier (fondatrice du club féminin de la Boule Noire avec Béatrix Excoffon), l’écrivaine et journaliste André Léo ou l’extraordinaire Nathalie Lemel (membre fondatrice entre autres de l’Union des Femmes pour la défense de Paris, elle a eu une activité syndicale de premier plan et a organisé, avec Eugène Varlin, le restaurant communautaire La Marmite). Un portait est même réservé aux « enfants de la Commune » sous le titre « Cosette et Gavroche ».

L’ouvrage est des plus agréables à lire, le propos comme le graphisme étant de grande qualité et les propos liminaires sont, en sus, assurés par Alain Gesson et par l’historienne Mathilde Larrère.

Nous la Commune est un pari réussi, ces « héros du passé » revivant bien à travers toutes ses pages.

Grégoire Masson