La toujours aussi excellente revue Dada propose, dans son numéro de novembre, un dossier sur la photographie en noir et blanc.

Le dossier s’ouvre, avec un premier petit chapitre intitulé « Et la lumière fut », sur les premières innovations techniques : Niépce et Daguerre en France, William Henry Fox Talbot au Royaume-Uni (inventeur du calotype qui permet, à partir d’un négatif, d’obtenir de multiples images) et George Eastman aux Etats-Unis (inventeur de la pellicule et fondateur de Kodak).

Le chapitre suivant, « Peinture ou photo », débute sur les débats, au milieu du XIXe siècle, entre une vision purement utilitariste de la photographie et les tenants d’une approche artistique de ce medium. Les « pictorialistes » réalisent de premiers chefs-d’œuvre à l’instar d’Henry Peach Robinson (« Quand le travail de la journée est terminée », montage de 1877) ou de Peter Henry Emerson. Suivent de beaux focus sur le portraitiste Cecil Beaton et le travail de Dora Maar.

Le troisième chapitre, « A la découverte du monde », présente la photographie « ethnographique » avec Antonio Beato, le New York de Berenice Abbott, la photographie la plus célèbre de Werner Bischof (« Berger péruvien ») et la photographie sociale avec le superbe travail de Song Chao.

Un court chapitre « La photo noir et blanc en trois ingrédients » évoque les paramètres avec lesquels jouent les artistes : la lumière (exemple de la photographie de Jean-Claude Gautrand « l’assassinat de Baltard »), le contraste (avec une photographie de Lucien Clergue) et les différences de teintes (avec une photographie de Edward Weston).

« A perte de vue » fait figurer quelques superbes clichés de Ansel Adams, Jean Dieuzaide, Lucien Hervé (extraordinaire vision de la tour Eiffel) et Noémie Goudal.

« Sur le vif ! », l’avant-dernier chapitre, présente quelques superbes photographies d’Agnès Varda, de Sabine Weiss, de Lisette Model et de Henri Cartier-Bresson.

Enfin « Dans le labo de la photo expérimentale », le dernier chapitre, met en avant les travaux de William Klein et de Jocelyne Alloucherie, les électronogrammes de Yves Trémorin et les « rayogrammes » de Man Ray.

Song Chao, liu Lingchuan, série Mineurs, 2000-2002.