Comme très souvent dans la collection Clefs Concours de chez Atlande, cet ouvrage rassemble un certain nombre de contributions de plusieurs auteurs agrégés, maîtres de conférence et/ou docteurs en Géographie. L’ensemble est coordonné par Eloïse LIBOUREL, agrégée de Géographie et enseignante en CPGE. Elle a également rédigé et co-rédigé plusieurs articles. Le sujet correspond à la question au programme de l’ENS-Lyon : « Population et inégalités dans le monde ».

Il est d’abord rappelé en introduction que « l’actualité de 2020 est particulièrement féconde en thématiques qui rappellent à quel point la question des inégalités – économiques, sociales, culturelles, spatiales…est une question socialement vive à toutes les échelles ». L’originalité du traitement géographique des inégalités est de spatialiser de manière systématique des enjeux interdépendants, en faisant appel à l’étude des territoires dans l’ensemble de leurs dimensions, pour montrer comment elles se traduisent dans l’espace des sociétés et influent sur la composition et les dynamiques de la population. Par ailleurs, aborder les inégalités en géographie impose de s’astreindre à une démarche multiscalaire.

Comme d’habitude, l’ouvrage s’articule autour de cinq grandes parties :

  • REPÈRES : on peut identifier de nombreux types d’inégalités : de revenus, liées à un accès aux services, à des ressources essentielles,… Pour le géographe, il s’agit surtout de faire le constat de ces inégalités, en étudiant leur répartition et leurs dynamiques, en lien avec la population et de les « rendre visibles ». La notion de justice spatiale est centrale car les interrelations entre inégalités sociales et spatiales sont nombreuses. Par ailleurs, le contexte de la mondialisation est un facteur d’accroissement des inégalités.
  • APPROCHES RÉGIONALES : les rapports entre population et inégalités sont étudiés en Europe, dans l’espace méditerranéen, en Afrique, en Afrique australe, dans le Golfe, en Inde, en Asie du Sud-Est, en Chine, au Brésil, en Amérique Latine, aux États-Unis.
  • LES POPULATIONS FACE A L’INÉGAL DÉVELOPPEMENT : inégalités de développement, inégalités socio-spatiales face aux ressources naturelles, inégalités alimentaires, inégalités de santé, inégalités scolaires.
  • APPROCHES THÉMATIQUES DES INÉGALITÉS : migrations et inégalités, mobilités et transports, mise en valeur des territoires touristiques et inégalités, les réseaux techniques urbains révélateur d’inégalités, minorités et inégalités, inégalités de genre.
  • GRANDES DYNAMIQUES CONTEMPORAINES : les littoraux marqués par les inégalités de peuplement, métropolisation et inégalités, décroissance urbaine et extension du domaine des inégalités urbaines, les populations rurales
  • OUTILS : outils pour mesurer les inégalités, politiques de réduction des inégalités et transitions, le droit à la ville et différents zooms sur la Russie, l’Amérique Centrale, San Francisco et les métropoles des États-Unis, les outre-mers français, le Nigeria, les Samis éleveurs de Rennes, le Costa Rica, les castes en Inde, le système du Hukou en Chine, le mouvement des sans-terres au Brésil.

L’ensemble est complété par un corpus de statistiques, de cartes et de clichés sur les inégalités (on peut regretter l’utilisation unique du noir et blanc), ainsi que par une bibliographie et un glossaire.

Au final, cet ouvrage apparaît comme un peu décousu. Il aborde de nombreux thèmes, acteurs et territoires dans des articles souvent courts. Il s’agit donc davantage d’une boîte (au demeurant très complète) à connaissances et à outils dans laquelle l’étudiant, mais aussi l’enseignant du secondaire, peut piocher au grès de ses envies et ses intérêts.