Yves Pinguilly est l’auteur de très nombreux albums pour la jeunesse dont plusieurs traitent de l’Afrique avec un souci constant d’une histoire en prise avec le présent notamment : Même les mangues ont des papiers ( éditions Rue du monde 2006), Maïmouna: Qui avala ses cris plus vite que sa salive (éditions Vents d’ailleurs 2007).
Ici c’est l’insécurité, les guerres et la contrebande de l’ivoire qui sont abordés avec tact.
L’histoire se passe en Centrafrique, dans un petit village Zotizo, un petit garçon et Doli Kôli un éléphanteau naissent le même jour. Dans le village abrité par de grands arbres les parents de Zotizo : Elle Donali, qui a coupé sa longue chevelure quand il est né et Pougaza, le plus grand cueilleur de miel du village l’aide à grandir dans ce lieu où il fait bon vivre. On y mange du manioc, de la viande de brousse et du miel bien sûr. Bientôt le petit garçon a 7 ans, il aime parler aux animaux et ira à l’école. C’est avec Doli Kôli que Zotizo aime le plus parler.
Mais un jour, « au village et dans la forêt, ce fut comme si le père du vent et le père du tonnerre étaient devenus fous ». Les armes et les flammes atteignent ce village tranquille dans la forêt. C’est la guerre, certains villageois réussissent à s’enfuir comme les parents de Zotizo. Une guerre meurtrière qui n’épargne ni hommes, ni femmes, ni enfants, ni école qui n’est plus qu’un tas de cendres… ni les éléphants…
À la dernière page éclairée par la pleine lune, on aperçoit une lueur d’espoir
Une fin heureuse pour de jeunes lecteurs qui permet aussi d’évoquer la guerre…
« Rien n’est plus méchant que la guerre qui fait mourir des papas, des mamans, des enfants… des éléphants. »
Des images très colorées qui viennent conforter le sentiment de quiétude puis de violence.