Emmanuelle Fumet a déjà écrit une demi douzaine d’ouvrages, essentiellement des livres documentaires.
Quelle organisation pour cette nouvelle collection ?
L’ensemble est rythmé. Il est composé de plusieurs chapitres de quelques pages pour aborder les différentes facettes du sujet. Il y a aussi des jeux et des informations utiles, ainsi qu’un index pratique. Il est situé dans les rabats du livre ce qui fait que chaque endroit est utilisé ! La mise en page alterne photographies, dessins et documents d’époque.
La mise en page est très aérée et très agréable multipliant, sans aller à l’overdose, les informations sur une page. Sur les rabats intérieurs une chronologie, la localisation des principales tribus celtes ainsi que celle de sites gaulois et parcs archéologiques à visiter aujourd’hui. Très pratique pour organiser des vacances !
Gaulois qui es-tu ?
Avant tout, il faut tenter de retrouver la Gaule. Que sait-on sur eux ? A travers quatre photographies, l’auteure nous fait approcher les sources, à savoir l’archéologie, la photo aérienne, la reconstitution et enfin le travail de l’historien.
Huit chapitres sont proposés pour aborder les Gaulois. Il s’agit d’abord de les identifier et ensuite de les démythifier. L’exposition récente de la Cité des sciences est à cet égard révélatrice du changement de perspective sur les Gaulois.
Le chapitre 2 clarifie de suite la situation en s’intitulant « 60 tribus sous le même ciel ». C’est une façon de dire que le mot Gaulois doit être pensé au pluriel comme en témoigne les travaux notamment de Christian Goudineau. On estime aujourd’hui que le total de ces soixante tribus représentait peut-être 10 millions d’individus. A travers un petit tour d’horizon proposé par l’auteur, on perçoit mieux cette diversité : Gaule Aquitaine, Gaule Celtique….
Une société gauloise à redécouvrir
Ce travail de requalification se poursuit avec l’étude de la société gauloise et notamment une approche de la famille.
L’enfant lecteur découvrira sans doute « les Gaulois des villes » avec une reconstitution d’un mur gaulois. Il pouvait atteindre 5 kilomètres autour de Bibracte. On poursuit avec l’évocation des campagnes et la mise en évidence du fait qu’il s’agissait de paysans efficaces. Il s’agit d’une agriculture intensive et on doit aux Gaulois l’araire, d’autres instruments agricoles, l’idée de grenier aussi pour conserver. Les artisans n’étaient pas en reste avec les outils de tissage. Le tour d’horizon se poursuit avec les potiers ou le forgeron.
La guerre
L’auteur n’en oublie pas d’aborder la question de la guerre avec une double page dessinée sur leur équipement. Des points frappent les esprits, dont ceux des enfants, comme la possibilité parfois que les Gaulois combattaient nus. Le rite guerrier qui consistait à couper la tête de l’ennemi tué puis de l’attacher au cou de son cheval et d’imprégner ensuite la tête d’huile de cèdre pour la conserver retient aussi leur attention.
Mais, à la fin, la Gaule devint romaine comme l’indique le chapitre 8. L’auteur n’oublie pourtant pas de rappeler que Vercingétorix a servi comme cavalier dans l’armée romaine, puis sont évoquées rapidement Gergovie puis Alésia.
En 64 pages, voici un tour réussi autour du thème des Gaulois. Intégrant des données récentes sur le thème, il corrige donc quelques représentations sur les plus célèbres moustachus de l’histoire, même s’ils les arborent encore sur le dessin de couverture.
© Jean-Pierre Costille, avec l’aide de Clara et Nina, Clionautes.